La destinée de York United a changé d’horizon à la fin de l’année 2023. Hommes d’affaires issus des secteurs des biens de consommation, des boissons, de la vente au détail, du marketing et des médias, les frères Pasquel ont perpétué une tradition familiale d'investissement dans le sport en se portant acquéreurs du club de Toronto. Avec ambition, détermination, mais aussi opportunisme, puisque leur destination aurait pu être différente.
« Il y a plus de deux ans, dans nos premiers contacts avec la PLC, quand nous étudions avec mes frères la possibilité d’investir en PLC, nous pensions à Québec pour une expansion », révèle Ricardo Pasquel.
Pourquoi donc avoir finalement opté pour le club ontarien? Pour une question de « timing », dit-il.
« York était à vendre quand nous avons approché la ligue, tandis que Québec était plutôt un plan à moyen terme. Nous devions avoir des conversations avec la ville, étudier des options pour un stade et des éléments de ce type. C’était un plan à moyen terme. À York, nous pouvions être opérationnels rapidement et c’est une des raisons, parmi d’autres évidemment, pour lesquelles nous avons continué à discuter avec York United », explique le propriétaire de la franchise.
Dans un tel contexte, le match de la “PLC en tournée” entre York United et les Wanderers de Halifax revêt un caractère « extrêmement particulier » pour Ricardo Pasquel.
Québec, une destination à haut potentiel
Bien qu’il ait opté pour York, M. Pasquel croit beaucoup dans le potentiel de la Ville de Québec pour accueillir une franchise. Il espère également que l’essai du 31 mai sera concluant en termes d’assistance et d’ambiance, car il y a beaucoup de potentiel sportif à exploiter dans la Belle province.
« Nous connaissons la qualité qui existe dans la province du Québec et nous encourageons l’idée d’apporter la PLC dans ce marché », assure-t-il. « Cette fin de semaine va être très festive, il y a beaucoup d’activités autour du match et nous sommes très heureux d’être là », continue-t-il.
La réussite d’une franchise à Québec passera, entre autres, par la capacité du club à bâtir une communauté autour de son projet.
À York, la famille Pasquel rencontre ce défi, à la différence que la concurrence sportive professionnelle est encore plus rude. Il faut ainsi redoubler d’efforts pour créer une communauté, la fidéliser, l’intégrer pleinement au projet du club.
« Pour bâtir une communauté, vous avez besoin de différents éléments », débute Ricardo Pasquel. « Il faut être au cœur de cette communauté chaque jour, montrer aux enfants et aux familles qui nous sommes et ce que nous faisons, être performant sur le terrain et en dehors, soutenir notre industrie locale, les bars, les restaurants, mettre sur pied des projets localement. Il s’agit aussi de mettre York United sous la lumière. Il faut s’assurer que les joueurs aillent dans les écoles, s’impliquent dans des organismes communautaires, auprès des petites entreprises. Il faut montrer que nous sommes là, mais aussi contribuer autant que possible à la communauté, pas seulement pour faire grandir le sport, mais aussi pour supporter l’éducation, le développement de nos jeunes. »
Des joueurs de qualité
La réussite d’un club réside aussi, bien évidemment, par sa réussite sur le terrain, par la qualité des joueurs et de l’équipe. Ce dernier point est sans doute celui qui a mené la famille Pasquel à croire dans le projet de la PLC.
Or, chez les Pasquel, on connait bien le soccer.
Leurs grands-pères ont été propriétaires de franchises sportives professionnelles, dont le Club Necaxa. Leur père, Miguel Pasquel Sr., a auparavant occupé les fonctions de secrétaire général et de directeur financier de la Fédération mexicaine de football.
« La chose qui m’a le plus surpris au Canada, c’est la qualité des joueurs, des joueurs de 14 ou 15 ans qui n’ont rien à envier à ceux qu’on peut voir en Italie ou au Portugal », explique Ricardo Pasquel.
« On se demande, en tant que Mexicains, comment les équipes nationales masculines et féminines ont pu être aussi compétitives sans avoir eu de championnat domestique pendant des années et des années. Imaginez un peu la qualité quand la PLC sera bien établie, présente depuis longtemps. Dans quelques années, quand le PLC aura apporté toute la qualité qu’elle peut apporter, l’équipe canadienne pourra être dans le top 10 mondial. En plus de ça, le Canada a tout pour réussir, d’un point de vue démographique, économique », dit Ricardo Pasquel.
Pour un club et ses propriétaires, le travail consiste désormais à « identifier les talents » et les « développer, comme on le fait ailleurs. »
« Nous, York United, et plus généralement les propriétaires de clubs de PLC, nous devons faire notre part pour nous assurer que ces joueurs, qui sont encore jeunes, aient du succès dans un avenir proche », dit-il.
L’histoire est déjà en marche et les premières réussites commencent à apparaître.
« Nous avons des joueurs, qui sont parfois encore des adolescents, qui ont du succès. À York, nous avons Shola Jimoh qui a été invité à s’entraîner avec l’équipe nationale alors qu’il n’avait que 16 ans. Ce sont des histoires inspirantes et c’est une illustration de ce que nous voulons accomplir en tant que ligue. Le niveau de jeu augmente année après année. Un jeune n’est plus obligé de partir à l’étranger pour tenter sa chance ou être formé. C’est une mission commune, que nous partageons avec chacun des propriétaires de club », explique Ricardo Pasquel.
Une mission qui pourrait être partagée, un jour, aussi dans la province du Québec, avec le talent qui s’y trouve.