Auteur(e) :Quentin Parisis
De retour à l’Atlético Ottawa après un premier passage en 2023, Jean-Aniel Assi a la volonté de retrouver un peu de stabilité après avoir fréquenté trois clubs en quelques mois. Il veut désormais aider son club, en bonne position dans la PLC et toujours en course dans le Championnat canadien, à remporter tous les trophées possibles.

Les derniers mois de la carrière de Jean-Aniel Assi illustrent à quel point une carrière de footballeur peut être faite de hauts, de bas, de bons et de mauvais choix.

Après un début de carrière précoce et prometteur, Assi a connu 18 derniers mois pour le moins mouvementés.

À la fin de son prêt à l’Atlético Ottawa en 2023, Assi apprend qu’il n’est pas conservé par le CF Montréal, son club formateur. Il ne « blâme personne », sait qu’un tel aléa peut arriver, mais il est déterminé à retrouver la MLS après deux saisons en PLC.

Une opportunité se présente au sud de la frontière, au Crown Legacy FC, le club de MLS Next Pro du Charlotte FC. Il s’y engouffre, mes débuts sont délicats. De son propre aveu, il rencontre des difficultés défensives, alors qu’il évolue un peu plus bas sur le terrain qu’à Ottawa.

Bon an, mal an, il parvient néanmoins à se frayer un chemin dans l’équipe, aidé en cela par un changement de coach. « Le coach est parti et le nouveau coach m'a fait confiance. J'ai enchaîné sept matchs et les dirigeants étaient contents, mais il y a eu l'opportunité qui est arrivée en Espagne et j'ai décidé de la prendre », explique-t-il.

L’opportunité en question est celle venue de Marbella, une ville côtière dont le club joue en 3e division. Assi, à 20 ans, décide de s’envoler pour l’Europe, malgré un horizon qui semble se dégager aux États-Unis. Un choix qui s’avère peu opportun.

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Pourquoi donc s’en aller alors qu’il touche au but? « J'ai pris le risque parce que je voulais voir d'autres choses, explique Assi. Je voulais juste voir ce qu’était l'Espagne, l'Europe, ce que je pouvais apporter, ce que je pouvais apprendre. »

« C'était un risque, reconnait-il. C’est un risque que j'ai pris pour juste essayer de me challenger un peu plus et non pas parce que le niveau à MLS Next n'était pas bon. »

Il découvre un nouveau football, dans lequel on joue dans les petits espaces, où l’on ressort le ballon avec des dispositifs tactiques rigoureux, mais, malgré cela, on est loin de l’exode heureux. D’une part, il découvre un nouveau pays et il ne parle pas la langue, ce qui ne facilite pas l’intégration. Sur le terrain, il n’enfile la liquette du club qu’à 3 reprises en championnat, pour un total de 34 minutes. En Coupe du Roi, il joue 55 minutes lors du premier tour, sans quitter le banc dans les deux tours qui suivent. Il se fait montrer la porte quelques mois plus tard, sans ménagement, à deux jours de la fermeture du mercato.

Sans rentrer dans les détails, on comprend que la séparation n’est pas des plus fluides. Il trouve en février dernier un point de chute à Alcorcòn, un autre club de 3e division, où l’expérience n’est pas plus convaincante. Il s'entraîne avec la première équipe, mais évolue principalement avec la réserve afin de retrouver le rythme. Cela dit, l'expérience tourne court et il oriente rapidement les yeux vers le Canada pour retrouver le terrain et des repères plus stables.

« Le monde du football n'est pas facile », philosophe-t-il en revenant sur ces épisodes, mais il en tire des leçons qui lui seront utiles pour l’avenir, jure-t-il.

« Tu te forges mentalement, tu regardes ce qui est arrivé, ce que tu dois faire de plus, de mieux pour arriver encore à un autre niveau et que cette affaire-là ne se reproduise plus. Pour moi, je dirais que c'est un challenge. »

Il veut aujourd’hui tirer profit de cette période pour aider l’Atlético Ottawa à aller chercher le titre en saison régulière de la PLC, dans les séries et dans le Championnat canadien, où le club à un déficit de deux buts à remonter face au Vancouver FC dans la demi-finale retour.

Il veut « jouer et aider l'équipe à gagner les trois trophées » tout en retrouvant de la stabilité.

Il a appris à ses dépens à quel point ce facteur peut être déterminant dans la réussite. Il oubliera peut-être ces derniers mois avec un palmarès bien garni dans quelques semaines.