Les spectateurs de la PLC ont vécu dernièrement une petite anomalie : le duel entre l’Atlético Ottawa et York United, lors de la 17e journée, s’est soldé par un score nul et vierge, 0-0. Sur le terrain, pourtant, on y retrouvait les deux meilleurs buteurs de la ligue, Julian Altobelli et Samuel Salter.
Après 17 journées, Julian Altobelli, 22 ans, compte 9 buts, quand son adversaire ottavien en a inscrit 11. Le duel est lancé.
« Bien sûr que c’est possible [de remporter le titre de meilleur buteur] ! », s’exclame Altobelli.
« Je suis à la deuxième place et je veux aller chercher la première place! Je vais travailler pour y parvenir! » dit-il avec le sourire.
Le sourire qui accompagne constamment le joueur de 22 ans est trompeur, car sur le terrain, il est un vrai tueur, et bien qu’il dispose d’origines italiennes, il est réglé comme une horloge suisse.
En dehors d’un petit passage à vide au mois de juin, où il est resté muet pendant 4 rencontres, le buteur de York United marque environ une fois tous les deux matchs.
Outre ses 9 réalisations en PLC (en plus de deux passes décisives), il s’est distingué en championnat canadien en inscrivant 4 buts en 3 rencontres.
Malheureusement pour lui et son équipe, York a été sorti par… l’Atlético Ottawa. Le chassé-croisé entre les deux équipes n’est donc jamais fini et il devrait se poursuivre lors de la seconde partie de la saison.
« Nous pouvons définitivement aller chercher le Forge FC et l’Atlético Ottawa au classement. Nous avons toutes les capacités pour y parvenir. Nous devons simplement nous concentrer sur chaque match, un à la fois, prendre les 3 points chaque fin de semaine », dit-il.
York United compte 25 points, soit 11 de moins que l’Atlético Ottawa et 12 de moins que le Forge FC, mais il surfe sur une dynamique très intéressante.
Après un début de saison balbutiant, les hommes de Mauro Eustáquio sont montés en puissance et sont désormais invaincus depuis 7 matchs en championnat, soit depuis près de deux mois.
« Le début de saison n’a pas été le meilleur, reconnait Julian Altobelli, mais sur les 10 derniers matchs, nous sommes 2e dans la ligue. Nous en avons parlé dans le vestiaire dernièrement et on peut dire que nous formons désormais un ensemble dans cette équipe. Chacun comprend parfaitement ce que nous avons à faire sur le terrain. C’est à nous de continuer à grandir, d’atteindre de nouveaux sommets. »
Cette montée en puissance progressive, le buteur la voit comme le résultat d’une évolution collective naturelle.
« C’est une équipe qui a été renouvelée, souligne-t-il. Il n’y a que 5 ou 6 joueurs qui faisaient partie de l’équipe l’année passée et beaucoup d’excellentes additions ont été apportées. Il a fallu un peu de temps pour apprendre à jouer ensemble, à avoir une bonne relation sur le terrain. »
Un retour gagnant et des objectifs individuels
À titre individuel, Julian Altobelli, qui est né à Toronto comme plusieurs de ses coéquipiers, a trouvé près de chez lui un environnement propice à son évolution.
Formé au Toronto FC, il a rejoint York en 2020. À l'époque, il était la plus jeune recrue de l'histoire du club, après avoir représenté le Canada à la Coupe du monde des moins de 17 ans au Brésil l'année précédente.
Malgré ce pedigree, à 17 ans, il ne parvient pas à s’imposer au cours des “Island games”, le tournoi organisé sur l’Île-du-Prince-Édouard lors de la pandémie. Il a rejoint l’équipe réserve, en USL, du Toronto FC la saison suivante, puis la MLS Next Pro, avec une certaine réussite. En 4 saisons, il totalise 94 apparitions pour le TFC II, marquant 21 buts et réalisant 11 passes décisives, en plus d’avoir quelques apparitions sur le banc en MLS.
« Quand je suis venu la première fois, le club s’appelait encore York 9, j’étais un enfant, j’avais 17 ans, je n’avais aucune expérience dans le monde professionnel, je ne savais pas à quoi m’attendre ou ce que j’avais à faire en tant que professionnel. C’était définitivement un grand saut. Même si je n’ai pas joué, cette période m’a énormément aidé en tant que personne et en tant que joueur, dit-il. J’ai valorisé ce que j’ai appris de cette période à York 9 au Toronto FC et chaque année, j’ai évolué dans plusieurs domaines sur lesquels je devais travailler. Désormais de retour à York, je me sens beaucoup plus mature. J’ai plus d’expérience, j’ai accumulé des matchs au niveau professionnel. Cela a été une bonne chose pour moi de connaitre ça si jeune. »
Le buteur ne manque désormais pas d’ambitions. Outre ceux de cette année pour lui et son club, il veut se donner les moyens d’être appelé en équipe nationale.
« J’ai de hauts standards pour moi, reconnait-il. Jouer pour l’équipe nationale, c’est définitivement un de mes plus grands objectifs. J’espère aussi être un jour transféré vers l’Europe. Pour chaque joueur au Canada, c’est un rêve de jouer en Europe. »
Comment compte-t-il s’y prendre? « Je vais travailler autant qu’il le faut pour atteindre ces deux objectifs », dit-il.
Sa réussite actuelle montre que sa méthode semble être la bonne.