Auteur(e) :Quentin Parisis
Pour ses premiers pas au niveau professionnel, Loïc Cloutier s’est imposé dans la défense de l’Atlético Ottawa, un candidat au titre dans la PLC. Une réussite qu’il doit à sa patience et à la confiance qui règne dans l’effectif.

En 9 rencontres et 728 minutes de jeu, le Québécois Loïc Cloutier, 21 ans, est devenu un patron dans la défense de l’Atlético Ottawa.

Titulaire à chaque rencontre, en dehors de son entrée en cours de match lors de la deuxième journée, Loïc Cloutier est avec Noah Abatneh, 20 ans, et Sergeï Kozlovskiy, 16 ans, au cœur d’une des défenses les plus jeunes de la ligue.

« Lors de la présaison, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Je me suis donc simplement concentré à être le meilleur à l’entraînement. J’ai obtenu immédiatement un poste de titulaire, mais ce n’est encore que le début. Je me concentre uniquement sur l’avant, sur ce qui arrive. Être partant au début de la saison et perdre ma place, ça ne m’intéresse pas. Le fait d’être capable de jouer à différents postes de la défense a aussi été une aide pour moi », souligne Loïc Cloutier.

Cette plongée dans le grand bain pour les trois jeunes joueurs n’était sans doute pas prévue aussi rapidement et a sans doute été précipitée par la blessure du vétéran de la défense, Amer Didic, écarté des terrains pour plusieurs mois en raison d’une fracture du pied.

Ceci dit, Amer Didic demeure une inspiration et un exemple au quotidien. « Présent le premier » chaque jour à l’entraînement, Didic est un leader par l’exemple dans le sérieux et la ténacité qu’il montre pour guérir et retrouver ses sensations. Il ne se montre pas non plus avare en conseils et son absence sur le terrain place les jeunes joueurs face à leurs responsabilités.

« Le fait que l’on soit une jeune défense m’oblige à élever mon niveau de jeu », explique Cloutier. « Si j’avais des joueurs plus vieux à côté de moi, je me sentirais peut-être moins obligé de “step up” », dit-il.

Des résultats à la hauteur et des axes d'amélioration

Pour le moment, tout est au beau fixe du côté de l’Atlético Ottawa, qui est un solide leader de la PLC après presque un tiers de la saison régulière.

« On s’est montrés très confiants dans nos capacités dès notre retour du Mexique, lors du camp de présaison », explique Loïc Cloutier. « Nous avons joué contre de bonnes équipes là-bas et on savait que nous étions une bonne équipe. Le défi a été de conserver ce style et, oui, c’est un bon début de championnat. Nous avons encore des choses à travailler, notamment défensivement, mais on le sait, on y travaille durant la semaine. »

Malgré un changement d’entraîneur lors de l’entre-saison, les connexions se sont vite réalisées et l’Atlético Ottawa s’est rapidement révélée comme une équipe efficace et spectaculaire. Une réussite que Loïc Cloutier met sur la qualité du groupe, mais aussi sur l’apport de son coach, Diego Mejía.

05-10-2025 ATL vs VAL-22-2

« Au-delà de la tactique ou des mises en place, le coach a surtout compris ce dont les joueurs avaient besoin. Dans son management, il sait quand et avec qui il peut être dur ou au contraire donner beaucoup de confiance et d’amour. C’est un des principaux éléments qui expliquent pourquoi les tactiques et le style de jeu fonctionnent. Il donne beaucoup de confiance à toute l’équipe, que ce soit aux vétérans ou aux jeunes », explique le défenseur.

Bien que l’Atlético se révèle avant tout comme une armada offensive (24 buts marqués, la meilleure attaque de la PLC, de très loin) et que le style de jeu peut laisser des opportunités à l’adversaire en contre, des améliorations peuvent être apportées au chapitre défensif.

L’Atlético Ottawa figure en milieu de peloton pour les buts encaissés, avec 15 unités, bien loin de la meilleure défense, celle du Forge FC, avec 6 buts encaissés (mais qui a marqué 14 buts de moins!).

« Quand on regarde les buts ou les actions qu’on concède, on ne voit pas des équipes qui nous battent dans le jeu ou des actions parfaites. Ce sont surtout des erreurs de jugement, un manque de concentration, de communication. On pense peut-être aussi un peu trop à attaquer et moins à défendre. Ces deux dernières semaines, le focus a été porté sur le fait de mieux défendre », dévoile le numéro 28 ottavien.

Toutes les étapes de développement

Loïc Cloutier a paraphé au début de l’année un contrat de deux ans avec option de prolongation pour 2027.

Formé à l’Académie du CF Montréal, Loïc Cloutier a passé son année 2024 à Ottawa, sans contrat, ni garanties quant à l’avenir. En somme, il a fait le pari d’y aller en se donnant une chance de réussir à convaincre les décideurs.

« J’avais confiance en moi et en mes capacités. Ça n’a pas été forcément facile l’an passé, mais j’étais dans un environnement professionnel et je me suis dit que c’était une année d’apprentissage », explique-t-il.

Il s’est entraîné avec l’équipe professionnelle, mais il a joué avec la réserve, Ottawa South United, en Ligue1 QC. Il y a disputé 19 rencontres.

« Cette année 2024 m’a permis de ne pas avoir de période d’adaptation cette saison et cela donne que je suis dans le XI de départ pour la plupart des matchs », dit-il désormais, heureux que le risque pris et les sacrifices payent aujourd’hui.

Avec ce parcours, Loïc est devenu le symbole et l’illustration d’un pan du projet que le club veut mettre en place avec ses jeunes joueurs. Un parcours qui peut s’avérer être un modèle pour les générations qui vont suivre.

Cela le sera encore plus si Ottawa venait à remporter un trophée cette saison, que ce soit la PLC ou le Championnat canadien, pour lequel il nourrit aussi de grandes ambitions.