Auteur(e) :Quentin Parisis
L’Atlético Ottawa a remporté la finale de la PLC face au Cavalry (2-1, après prolongation), au terme d’une rencontre disputée dans des conditions météorologiques dantesques. David Rodriguez, double buteur, a été le grand homme de cette finale.

L’Atlético Ottawa a marqué l’histoire et a inscrit son nom au palmarès du Trophée de l’Étoile du Nord pour la première fois, à l’issue d’une finale pour le moins atypique.

Il y avait sur la pelouse quelques-uns des meilleurs joueurs de la PLC, mais ils ont été éclipsés – en partie - par la vraie vedette de la soirée, celle qui a capté toute l’attention et qui a eu une influence majeure sur le jeu et le spectacle : la météo.

La neige, lourde et qui est tombée en grande quantité à Ottawa, a inévitablement transformé les ambitions des deux équipes. Habitués à développer du jeu collectif, à favoriser le mouvement, à user de combinaisons, parfois dans de petits espaces, ni l’Atlético Ottawa ni le Cavalry n’ont pu reproduire un tel schéma.

Il a fallu appuyer les passes, jouer avec les rebonds capricieux, assurer ses appuis, gérer les interventions défensives, trouver des façons de taper la balle de la meilleure des façons dans cet amas de neige qui arrivait jusqu’aux chevilles.

Bien sûr, on peut penser que le spectacle aurait été meilleur dans des conditions plus favorables. Il faut cependant rendre grâce aux 22 acteurs, qui ont su autant que possible dompter les éléments et nous offrir, malgré tout, une « vraie » finale durant le temps réglementaire, du moins en première période.

Goteh Ntignee, dont la vitesse à fait tant de dégâts depuis son retour au Cavalry, a montré que la neige n’avait entamé pas ses qualités. C’est lui qui a obtenu le penalty, bientôt transformé par Fraser Aird pour l’ouverture du score, à l’issue d’un raid solitaire dont il a le secret (0-1; 33e).

Il n’a pas été pas le seul à rappeler qu’il était l’un des joueurs les plus spectaculaires du championnat.

Le milieu offensif ottavien, David Rodriguez a fait tourner les têtes des défenses tout au long de la saison. Il s’est cette fois-ci retrouvé lui-même la tête en bas, en égalisant d’un retourné acrobatique in-vrai-sem-blable (1-1; 40e).

Une deuxième période très compliquée

Il faut reconnaitre que plus la montre tournait, plus la neige s’accumulait et plus la qualité du jeu s’amenuisait.

Manny Aparicio, sur coup franc, ou Gabriel Antinoro, ont bien tenté de tirer au but pour Ottawa, mais les occasions ont été aussi rares que les séquences avec trois passes de suite.

Le jeu long et les passes aériennes ont, par la force des choses, largement prévalu et il a fallu attendre le dernier quart d’heure pour véritablement avoir quelques frissons (autres que des frissons dû au froid!).

Ballou-Tabla, à la suite d’un bon relais avec Samuel Salter, a mis à contribution Marco Carducci à bout portant, mais le gardien est resté bien sur ses appuis, ce qui n’est pas un petit accomplissement dans plusieurs centimètres de neige (73e).

À peine quelques minutes plus tard, le Cavalry est passé à un cheveu de prendre l’avantage et, à vrai dire, il a fallu un miracle pour qu’Ottawa en sorte indemne.

Sur un coup franc légèrement excentré de Tobias Warshewski, Caniggia Elva, au second poteau, a trouvé de la tête Daan Klomp aux six mètres. Le défenseur néerlandais a repris à bout portant, mais il s’est heurté à Nathan Ingham. Auteur d’un arrêt de grande classe, le gardien a repoussé le ballon… dans les pieds d’Eryk Kobza, dont la reprise a été stoppée par Abou Sissoko sur la ligne.

Une séquence spectaculaire, qui allait être la dernière avant les prolongations… et le passage de la déneigeuse sur le synthétique du TD Place!

Une finale totalement différente en prolongation

Il a fallu près d’une heure à la déneigeuse pour dégager la surface de jeu… mais la transition a été spectaculaire.

Dès les premières secondes de la prolongation, on a compris que la suite serait totalement différente.

Le jeu est revenu immédiatement au sol, il s’est accéléré, les combinaisons rapides se sont multipliées et on a retrouvé les caractéristiques des joueurs et des équipes qu’on a connus toute la saison.

Le Cavalry a donné le premier coup de semonce d’un coup franc excentré de Tobias Warschewski, que la défense d’Ottawa est passée proche d’envoyer dans son propre filet.

C’est pourtant bien l’Atlético Ottawa qui s’est montré le plus menaçant et le plus entreprenant durant ces prolongations.

Le club de la capitale aurait d’abord pu bénéficier d’un penalty après une intervention du bras discutable de Fraser Aird, mais l’arbitre n’a pas bronché. L’Atlético est finalement passé devant juste après la pause… pour ne plus jamais lâcher son avance.

David Rodriguez, encore lui, s’est offert une énorme occasion…une minute à peine avant de doubler la mise d’une somptueuse balle piquée au-dessus de Marco Carducci (2-1; 107e)

Comme dans une telle situation, on se doutait que le Cavalry aurait au moins une opportunité d’égaliser.

Celle-ci est arrivée juste avant le coup de sifflet final, d’une frappe à ras de terre d’Aymen Sellouf, sur laquelle Nathan Ingham s’est montré intraitable (119e).

L’Atlético Ottawa s’offre un tout premier trophée de l’Étoile du Nord… qui n’avait peut-être jamais aussi bien porté son nom.

Samuel Salter, dont le départ pour la Suède est acté, quitte Ottawa par la grande porte, comme Alberto Zapater, dont c’était la dernière danse. David Rodriguez restera également comme le grand héros de cette improbable finale.

Cette rencontre restera dans les mémoires, à Ottawa comme partout au Canada.