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Yann Fillion : Les Wanderers de Halifax n’ont pas dit leur dernier mot

Les Wanderers de Halifax ne sont pas morts, prévient leur gardien, Yann Fillion. Malgré un début de saison difficile, le portier est convaincu du potentiel de son équipe. Il en appelle à l’union sacrée, à la confiance dans les troupes et à la sérénité, d’autant que le dernier match a été très encourageant.

Les Wanderers sont mal en point en championnat, c’est un fait. Dernier de la ligue avec seulement deux points en sept matchs, l’équipe des Maritimes a encaissé 13 buts et n’en a marqué que 6. 

Ces statistiques en font la moins bonne attaque de la CPL et l’antépénultième défense. Elle a aussi 5 points de retard sur l’avant-dernier au classement, Valour, et 16 points de retard sur le leader, l’Atlético Ottawa. 

Cependant, dans le contenu des rencontres, les Wanderers ont rarement paru totalement à la rue. Ils ont d’ailleurs signé un très gros match sur la pelouse de l’Atlético Ottawa lors de la dernière journée. 

Menant 2-0 jusqu’à la 83e minute, ils ont encaissé un premier but, Tiago Coimbra a été expulsé très sévèrement, avant d’être rejoints au bout du bout des arrêts de jeu.

« On a fait les 83 meilleures minutes de la saison », estime Yann Fillion. « On a contrôlé le match de A à Z, mais c’est un peu l’histoire de notre saison jusqu’à maintenant : un moment fait tout basculer, une perte de balle mène à un but qui les remet en confiance, l’arbitre met un deuxième jaune plutôt discutable à un de nos joueurs, il y a 10 minutes d’arrêts de jeu… c’est dommage, mais c’est le football », dit-il.

Pour Fillion, il n’y a pas (encore) totalement le feu à la maison. Bien entendu, il faut prendre des points, mais Halifax a déjà connu une telle situation l’année dernière. 

En 2023, les Wanderers ont dû attendre la 9e journée pour remporter leur premier match, après 6 matchs nuls et 2 défaites. Ils ont finalement terminé à la 3e place de la CPL, se sont qualifiés pour les séries et, si l’aventure des séries s’est trop rapidement stoppée, ils ont laissé l’impression d’une équipe distrayante, capable de produire du beau jeu, cohérente dans ses intentions et dans son application.

« Quand on pense au Halifax de l’année dernière, on parle surtout des 20 derniers matchs, car on a commencé de la même façon. Il y a un peu la peur de faire des erreurs, d’aller de l’avant puis on arrive à un point où on n’a plus rien à perdre. On ne peut pas commencer la saison après 15 matchs, c’est sûr, mais après 6 ou 7 rencontres, c’est encore possible », explique Fillion.

Ce retard à l’allumage peut aussi s’expliquer, car Halifax dispose « d’un staff particulièrement exigeant tactiquement. » 

« Il faut parfois trouver la balance entre le fait de mettre en place ce que veulent les entraîneurs et celui de laisser les joueurs exprimer leur personnalité sur le terrain », ajoute Fillion.

(Trevor MacMillan/HFX Wanderers FC)

Une expérience utile pour redresser la barre

Dans cette course au redressement, les Wanderers doivent garder la tête froide et ne pas céder à la panique, mentionne le gardien de 28 ans.  

Pour y parvenir, le groupe peut compter sur l’expérience de Fillion. Elle lui permet de prendre le recul nécessaire pour bien aborder la situation. 

Passé par la réserve de l’Impact de Montréal et du Toronto FC, la Suisse, la Norvège, la Suède et la Finlande, Fillion en a vu d’autres. Il a notamment déjà vécu des démarrages difficiles qui ont fini en apothéose.

« J’ai vécu une situation similaire en 2e division suisse, au FC Aarau. On a perdu les 6 premiers matchs et l’équipe a fini finalement 2e, a accédé à la finale des séries pour l’accession en 1e division. Il faut donc à la fois se rassurer et se regarder dans le miroir, moi y compris. Le début de saison n’a pas été facile et n’est pas celui qu’on espérait, mais il faut remettre un pied devant l’autre. On a un groupe soudé, on a au moins un an de vécu ensemble, on a connu une situation similaire l’an passé. Ça va nous aider », assure Fillion.

Après un début de saison comme celui que connaissent les hommes de Patrice Gheisar, il faut être réaliste, note Fillion. 

La première place et la qualification pour la Coupe continentale via la phase régulière de la CPL ne devraient pas être atteignables. 

Cela n’empêche en rien d’être encore ambitieux.

« À ce point-ci, notre classement final n’est plus totalement entre nos mains pour les places de tête. Cela signifie que les équipes comme Ottawa devraient perdre un nombre important de points, même si Pacific a connu une histoire comme ça l’an passé. Si on ne regarde que nous-même, il faut viser les séries, car, une fois qualifié, tout peut se passer, on peut se rendre au bout. »

Le début de la rédemption passera par un bon résultat dès le prochain match contre le Pacific FC, une équipe qui n’a pas connu de grands succès lors des 4 dernières journées de la CPL. Une bonne occasion, donc, de se relancer pour Halifax. Et surtout de ne pas sombrer.