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Vanney impressionné par Telfer à l’aube du match-retour contre l’Impact (EN/FR)

Original article by James Grossi, translated by Arcadio Marcuzzi. To read in English, click here.


TORONTO – Il y a eu un moment aussi amusant qu’intéressant lors de la conférence de presse qui a suivi la victoire de 2 à 1 de York9 sur le FC Edmonton, le 14 juillet dernier.

Ryan Telfer venait d’inscrire le but gagnant pour Y9, profitant d’un ballon en profondeur de Manny Aparicio avant de brûler la défense des Eddies, pour finalement marquer d’un puissant tir du droit au second poteau.

« Le pied droit de Ryan n’est pas mal du tout. Ça fait quelques buts marqués avec ce pied maintenant », a mentionné Jimmy Brennan, faisant référence au coup de canon de Telfer devant l’Impact de Montréal en Championnat Canadien, ainsi qu’à son but gagnant contre Edmonton.

« Il n’arrête pas de me dire qu’il est gaucher, mais il n’arrête pas de marquer du droit. »

Telfer l’interrompt : « Meilleur que le tien, mon ami »

« Il est en effet meilleur que le mien », a admis Brennan, avant d’enchaîner ; « [Ryan] m’a dit l’autre jour ; ‘Coach, ton pied gauche n’est pas mal, mais tu sais quelle est la différence entre toi et moi ? J’ai un pied droit, moi.’ »

« Merci Ryan. »

En prêt en provenance du Toronto FC, Telfer est rapidement devenu l’une des stars de la Première Ligue Canadienne, inscrivant deux buts, dont notamment le tout premier de l’histoire du circuit, et deux autres en Coupe des Voyageurs, dont le premier but à domicile pour York9, face à l’AS Blainville.

Comme son but contre Montréal l’a bien démontré, il sait s’élever lors des grands moments. Il a d’ailleurs marqué à ses débuts professionnels en USL, en 2017. Cet échange ponctué d’humour avec Brennan n’est qu’une preuve parmi tant d’autres de l’éclosion professionnelle du natif de Mississauga.

L’entraîneur du TFC, Greg Vanney, qui a suivi de près ce match contre l’Impact, connaît très bien les habiletés ambidextres du joueur.

« Je le savais [qu’il avait un bon pied droit] », a indiqué Vanney avec un sourire.

Il a développé beaucoup de confiance et il sait qu’il est capable, non seulement de compétitionner, mais aussi d’exceller », a-t-il poursuivi. « On voit dans sa dégaine qu’il est très confortable et qu’il peut faire la différence. »

« C’est l’un des objectifs [de ce prêt] : d’atteindre ce niveau de confiance en soi. C’est une très belle expérience jusqu’ici pour lui et nous continuerons de le suivre. »

Telfer a disputé les 14 matchs de York9 en CPL, ainsi que les cinq duels de coupe.

« À ce point-ci de ma carrière, ces minutes jouées dans une ligue compétitive sont très importantes pour mon développement », a mentionné Telfer. ‘

« C’est l’une des principales raisons pour lesquelles je suis venu. »

Le calibre du circuit ne l’a pas du tout surpris.

« L’une des premières choses que je me suis dites c’est que beaucoup de gens allaient être surpris du niveau de cette ligue et de la qualité des joueurs, a-t-il assuré, notant au passage que pour ces personnes, il s’agissait d’une « très belle surprise. »

Avec ce match décisif à Montréal, Mercredi, et avec la série égale 2 à 2, il est clair que le prêt de Telfer a porté fruit jusqu’ici, autant pour York9 que pour Toronto, ouvrant la porte à d’autres ententes du genre à l’avenir.

« C’est certain que c’est une avenue que nous devons continuer d’explorer », a expliqué Vanney. « Cette année nous nous demandions tous à quoi ressemblerait la CPL, comment elle allait s’imbriquer et comment ces prêts pourraient nous aider, mais aussi aider ces équipes. »

« À mesure que la saison progresse, nous en avons une bien meilleure idée. »

On s’attend à ce que les clubs de la Première Ligue Canadienne développent éventuellement leur système d’académies – Edmonton a par exemple pigé dans la sienne cette saison, avec les ‘graduations’ de Marcus Velado-Tsegaye, de David Doe et de Prince Amanda avec la première équipe – mais en attendant que ça ne se concrétise, l’idée de prêts de talents bourgeonnants en manque de minutes professionnelles, comme Telfer, est très prometteuse.

Un bref survol des effectifs à travers la ligue – ainsi que des autres clubs professionnels, comme Toronto, Montréal, Vancouver et Ottawa – démontre qu’il y a du talent à revendre au Canada, mais que le défi a toujours été de leur trouver un endroit où s’épanouir.

« C’est bien d’avoir de l’abondance », a assuré Vanney quant à la quantité de joueurs prêts à passer au niveau supérieur. « Au final, ce ne sont pas tous les joueurs qui y parviendront, mais si nous pouvons ouvrir de nouveaux chemins et de nouvelles portes pour eux, ceux qui ne joueront pas avec la première équipe pourront tout de même avoir de belles carrières. »

« C’est ainsi que ça fonctionne partout ailleurs dans le monde. »