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« Tout donner » : Herdman confiant de voir son équipe confondre les sceptiques face aux États-Unis

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TORONTO – Lorsque questionné sur ce à quoi les supporters canadiens peuvent s’attendre de leur équipe face aux États-Unis, mardi prochain au BMO Field, le sélectionneur John Herdman a simplement répondu ; « Tout. Absolument tout. »

« Ces garçons vont tout donner. »

En accueillant leurs voisins du sud, les Canadiens reprendront le collier en phase des groupes de la Ligue des nations de la Concacaf. Avec six points en poche grâce à des victoires dans leurs deux matchs face à Cuba en septembre, les Rouges sont fébriles en vue de ce défi.

« C’est excitant, très excitant, a déclaré Herdman, avec un sourire. Je l’ai dit aux gars dès notre première rencontre, Nous sommes tous ici pour une raison. Il se peut que tu ne saches pas pourquoi, mais nous sommes tous ici. »

« Tout tombe en place. Nous attendons seulement le moment pour prendre ce pas en avant, pour faire taire les critiques, mais aussi pour attiser ceux qui veulent voir cette équipe réussir. »

C’est sans trop de difficulté que le Canada avait traversé les qualifications pour la Ligue A de la Nations League, avec quatre victoires consécutives sur les Îles Vierges américaines, la Dominique, Saint-Kitts-et-Nevis et la Guyane, maintenant un cumulatif de 18 buts marqués pour un seul encaissé.

À la Gold Cup, l’été dernier, le Canada a gardé le rythme face à des rivaux similaires, s’imposant tour à tour devant la Martinique et Cuba, par des scores de 4 à 0 et 7 à 0 respectivement. Sous la gouverne de Herdman, il n’y a que le Mexique et Haïti qui ont causé des difficultés au Canada, alors que El Tri s’est imposé 3 à 1 et les Grenadiers 3 à 2, après avoir surmonté une avance de 2 à 0 des canadiens à la mi-temps.

Les États-Unis se situent quant à eux dans ce deuxième type d’opposition.

« Nous savons où en sont les USA, a assuré Herdman. Ils sont là, tout en haut de la liste des meilleurs que nous avons affrontés. Seuls le Mexique et Haïti nous ont posé des problèmes jusqu’ici, alors il s’agit de bâtir sur ces expériences. C’est une opportunité de démontrer ce que nous avons retenu de ces deux matchs. »

« Contre le Mexique, nous avons retravaillé notre identité, changé la manière dont nous voulions jouer, essayer certaines combinaisons sur le terrain. Nous les avons vraiment testés, nous avons marqué un but, une première en plus d’une décennie. A-t-il poursuivi. Ensuite, contre Haïti, nous menions 2 à 0 contre une bonne équipe, et les leçons qui ont été tirées doivent être transposées lors des prochains matchs. »

« Nous sommes endurcis. Nous avons quelques cicatrices en plus, ce qui est nécessaire, particulièrement face à une équipe talentueuse comme celle des États-Unis. Si [Christian] Pulisic, [Deandre] Yedlin, [Gyasi] Zardes, [Weston] McKennie, sont tous présents ce sera un grand match. »

Le capitaine du Toronto FC, Michael Bradley, y sera, alors que Jozy Altidore s’est vu forcé de sauter son tour.

Canadian Jonathan Osorio (L) and American Michael Bradley (R) for Toronto FC. (Canada Soccer).
Canadian Jonathan Osorio (L) and American Michael Bradley (R) for Toronto FC. (Canada Soccer).

Contre l’une des grosses pointures de la Concacaf, il est impératif que les Canadiens sachent se montrer à la hauteur.

« Pour une raison quelconque, nous n’étions pas prêts à la Gold Cup. Nous croyions l’être et nous n’avons pas livré, a souligné Herdman. Nous devons croire que nous serons prêts cette fois-ci. »

« Les choses vont changer. Nous savons qu’elles vont changer. Elles doivent changer. Cette équipe, que ce soit dans une réunion ou sur le terrain, elle possède une énergie, une passion, une culture. C’est un groupe solide. Ce n’est qu’une question de temps avant que ce moment arrive et quand il arrivera, le pays sera derrière nous. »

Avec ces leçons assimilées, Herdman croit que le Canada peut se mesurer d’égal à égal avec les meilleurs de la Concacaf.

« Je regarde une séquence de 40 minutes face au Mexique : en première mi-temps nous avions une stratégie très claire de nous défendre à cinq, tout en préservant certaines armes jusqu’à un certain point du match. Lorsque nous les avons lâchées, nous avons démontré que nous étions plus que capables de compétitionner. Nous avons généré le même nombre d’attaques et les avons menacés. Le fossé se rétrécit, mais je sens que c’est la même chose pour Curaçao ou Haïti. »

Pour le Canada, l’enjeu est plus grand que les points dans son groupe en Ligue des nations et cette place en grande finale en juin prochain. Les points au classement FIFA qui sont en jeu pourraient permettre aux Rouges de s’immiscer dans le top 6 de la Concacaf et ainsi se mériter une place dans le tournoi hexagonal – qui sert de qualifications pour la Coupe du monde – en août prochain.

Dans le plus récent classement, en septembre, le Canada se trouvait au 7e rang, cinq points derrière el Salvador et deux devant Curaçao. La sélection masculine a jusqu’en juin 2020 pour améliorer son sort.

Scott Arfield. (Canada Soccer).
Scott Arfield. (Canada Soccer).

Les bienfaits d’une victoire face aux américains seraient inestimables.

« Ce sont 17 points. Ce serait énorme pour nous, a reconnu Herdman. Les USA sont déjà qualifiés pour l’hexagonal, mais pour nous, ces 17 points peuvent tout changer. »

« Le plus important c’est que l’équipe se présente, donne tout ce qu’elle a devant cette foule, pour que ce pays puisse se dire : ‘Ok, nous y sommes. Cette équipe y est enfin arrivée’. C’est ce que nous désirons le plus fort. »

Si on veut, on peut.

« C’est avant tout une question de volonté : la volonté de compléter le travail, a indiqué Herdman. Ce groupe a cette confiance, et ils sentent qu’ils ont le talent requis, pour aller chercher un résultat et pour en mettre plein la vue, mais l’essentiel c’est la volonté. »

« Quand les États-Unis jouent contre le Canada, ils ne veulent pas être battus, a-t-il ajouté. Le Canada a quant à lui toujours voulu battre les États-Unis. C’est ultimement l’équipe qui la voudra le plus, qui aura la victoire, et j’ai un pressentiment que nos gars vont tout laisser. Il n’y a rien comme un match de la sorte, où les joueurs donnent absolument tout sur le terrain. »