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Saint-Laurent crée l’exploit et élimine Halifax

On savait Saint-Laurent capable du meilleur. Il l’a prouvé.

Le club montréalais s’est qualifié pour le prochain tour du Championnat canadien en venant à bout des Wanderers de Halifax à l’issue d’un match fou (2-2; 3-5 TAB).

Vainqueur de la Ligue1QC en 2023 dès sa deuxième saison dans la ligue, il est devenu le premier club québécois de ce niveau à éliminer un club professionnel en Championnat canadien.

« Il fallait trouver les bons moments, a expliqué Nick Razzaghi, l’entraîneur de Saint-Laurent. On savait que Halifax était capable de jouer au ballon, de faire des différences, mais nous sommes le même genre d’équipe, avec ces caractéristiques. On savait qu’on avait des gars devant capables de faire des différences, de marquer des buts et, en défense, qu’on était capable de bien tenir. Il fallait être patient, comprendre l’autre équipe. »

Le plan a été parfaitement exécuté. Bien en place, discipliné et tout à fait décomplexé, le CS Saint-Laurent n’a absolument rien volé de sa qualification.

Rapidement rentré dans la partie, empêchant Halifax de trouver ses attaquants, le CS Saint-Laurent a profité de chacune de ses opportunités pour porter le danger sur le but de Fillion. 

Assez logiquement, le club québécois s’est offert les premières occasions du match. 

Halifax s’est d’abord maintenu à flot grâce à une excellente intervention de Nimick sur une frappe de Toualy Yann Regis (17e), puis par l’incapacité de Jefferson Alphonse – auteur d’un très bon match – à trouver le cadre sur une bonne tête (21e).

Malgré un avantage dans la possession en 1e mi-temps (67%), Halifax ne parvenait pas à prendre le dessus sur Saint-Laurent. Les hommes de Patrice Gheisar se montraient néanmoins soucieux de combiner et de jouer vite lors de leur présence dans le dernier tiers adverse. 

C’est ainsi que Halifax a finalement trouvé la faille. Vif, Gagnon-Laparé a pris de vitesse Nathan Goulet qu’il l’a attrapé du bras, provoquant un penalty.

Nimick, impérial à l’arrière, s’est mué en buteur en prenant Konstantinos Maniatis à contre-pied (1-0; 28e).

Dans la foulée du but, Saint-Laurent a perdu le fil et s’en est remis au talent de Maniatis, qui est sorti avec autorité pour s’interposer face à Telfer et ne pas concéder le but du break (30e).

Un moment important. Un tournant du match même, que Nick Razzaghi, le coach montréalais, n’a pas manqué de souligner.

« Dans ce genre de match, a-t-il rappelé, ce n’est pas tant une question de confiance ou de motivation, mais bien de rester calme et soudé. Juste après le penalty, notre gardien a fait un arrêt pour nous garder dans le match. On était là dans les moments importants. Ç’a fait la différence au final. »

(Trevor MacMillan/HFX Wanderers FC)

Une équipe de caractère

Ce qui a fait la différence aussi, c’est bien le fait que Saint-Laurent avait beaucoup de qualités, et même certaines certitudes dans son jeu et dans son approche.

À peine une minute après la parade de Maniatis, Mouhamadou Kané a filé au but avant d’être accroché par Yann Fillion. L’attaquant s’est fait justice lui-même en transformant le penalty et en remettant les deux équipes à égalité (1-1; 31e).

Un score de parité mérité pour Saint-Laurent, qui jouait à fond ses coups, grâce à la vitesse et la technique de ses joueurs offensifs, mais aussi à son enthousiasme dans les mouvements.

Au retour des vestiaires, les débats ont continué à être équilibrés, mais les deux équipes ont semblé vouloir être plus patientes dans leur construction et les occasions se sont raréfiées.

Cela dit, à mesure que le match avançait, Saint-Laurent n’a jamais baissé le pied, continuant à maîtriser sa rencontre. 

Quand Loïc Kwemi a finalement trompé Fillion d’une frappe légèrement détournée aux 25 mètres, le Wanderers Grounds, connu pour être un des stades les plus chauds de la CPL, s’est tû. (1-2; 65e)

On aurait entendu une mouche volée, n’eût été la joie des joueurs montréalais. 

Personne ne devait être surpris cependant, tant Halifax n’avait rien montré de probant depuis la reprise.

Deux minutes plus tard, sur un centre venu de la droite, Mouhamadou Kané est même passé à quelques centimètres de définitivement enterrer les espoirs de Halifax, mais il n’a pu reprendre le ballon.

A pied du mur, Halifax s’est montré plus pressant, mais ni Callegari, d’une frappe beaucoup trop enlevée (74e), ni Loughrey, d’une tête trop molle (77e), ni Fernandez, d’une frappe trop axiale (80e), ne sont parvenus à tromper la vigilance de Maniatis.

À l’approche du coup de sifflet final, la pression se faisait de plus forte sur le but de Saint-Laurent et Halifax a finalement fait craquer son adversaire. 

Sur un corner, Rampersad, tout juste entré en jeu, a placé sa tête depuis le second poteau et a trouvé le plat du pied de Ryan Telfer à l’autre extrémité du but. En extension l’attaquant a permis à son équipe de revenir au tableau d’affichage, laissant toutes les possibilités ouvertes pour la fin de match (2-2; 83e). 

Un but qui aurait pu être annulé pour une position de hors-jeu de Volesky qui a effleuré le ballon avant qu’il ne rentre dans le but, mais qui a été validé, conduisant les deux équipes à la séance des tirs au but.

Comme un symbole, c’est bien Volesky, en 4e tireur, qui a précipité la chute des siens en ratant son essai. 

Cependant, il serait injuste de lui attribuer les malheurs de Halifax. Car, ne nous trompons pas, c’est bien Saint-Laurent qui est allé chercher sa qualification et non Halifax qui l’a perdue.

Même pendant la séance des tirs au but, le calme, la concentration et la volonté de parfaitement exécuter le plan de match et les gestes justes qui permettent d’y parvenir, ont été au rendez-vous.

Aucun tir au but raté, de la sérénité, de la détermination, tout y était et Saint-Laurent a gagné.

(Trevor MacMillan/HFX Wanderers FC)

Le Toronto FC au menu d’un club qui travaille bien

Saint-Laurent a rendez-vous avec le Toronto FC au tour suivant. Le match aller aura lieu au stade Claude-Robillard, qui n’a pas vu un tel match de gala depuis des lustres.

Parfaitement serein et clairvoyant lors de sa conférence de presse d’après-match, Nick Razzaghi n’a pas s’empêcher de sourire et d’afficher son enthousiasme – son excitation même peut-être – au moment d’évoquer cette rencontre.

« C’est une fois dans notre vie pour nous. Jouer le Toronto FC est incroyable », s’est-il réjoui.

La magie de la Coupe a opéré du côté de Saint-Laurent.

Cependant, peut-on parler de surprise?

Saint-Laurent est un club structuré, bâti au quotidien par des personnes qui ont une longue feuille de route.

Rocco Placentino, ancien joueur de l’Impact de Montréal, en est le directeur sportif.

Nick de Santis, qui a été tour à tour joueur, entraîneur, directeur sportif, dirigeant de l’Impact de Montréal, apparait aujourd’hui dans le club en qualité consultant technique.

Saint-Laurent a vu passer des joueurs devenus internationaux, comme Ismaël Koné ou Moïse Bombito.

Sur le terrain, face à Halifax, on trouvait Mouhamadou Kané, passé par York, Edmonton et le Vancouver FC en CPL. 

On trouvait aussi l’excellent meneur Wesley Wandje, dont la carrière professionnelle a été stoppée nette par la guerre en Ukraine alors qu’il avait signé en février 2022, soit quelques jours avant le début des hostilités, pour le FC Podillya Khmelnytskyi, club de deuxième division.

Obeng Tabi a quant à lui porté à 19 reprises le maillot de sa victime du jour, lors de la saison 2022 de la CPL.

Finalement, Loïc Kwemi et Safwane Mlah ont remporté les deux derniers trophées de joueur de l’année en Futsal au Canada. De quoi donner une idée de leur bagage technique.

Un profil d’équipe de CPL? Sans doute.

On aura l’occasion de le mesurer encore mieux face au Toronto FC, l’une des trois meilleures équipes du pays. 

Mais attention, car sur le terrain, Saint-Laurent est capable de tout, et surtout du meilleur. Il l’a prouvé.