Nassim Mekideche arrive aux Wanderers de Halifax afin de renforcer l’arrière-garde d’une équipe à la lutte pour une place dans les séries. Une aubaine pour le club qui peut compter sur un défenseur jeune, mais expérimenté, et une aubaine pour un joueur qui aspire à de la stabilité après diverses expériences dans différents pays.

Nassim Mekideche est le genre d’homme à assumer ses responsabilités. Oui, son parcours est « sinueux » et oui, il a commis parfois des erreurs au fil de sa carrière en raison de son impatience. Il a néanmoins le mérite d’avoir été chercher chacune de ses opportunités grâce à son abnégation, car rien ne lui a été offert sur un plateau.

Né à Laval, au Québec, formé dans les clubs locaux de Fabrose et des Étoiles de l’Est, Nassim Mekideche a dû entreprendre un véritable parcours de globe-trotter pour vivre de son football.

À peine majeur, alors que la CPL n’existe pas encore, il fait sa valise pour tenter sa chance en Algérie. Sans contact, il tente des essais, tape aux portes, veut se frayer un chemin. Il y parvient en obtenant un contrat au sein de la JS Kabylie (JSK), un des clubs les plus populaires du pays.

« J’ai fait les Jeux du Canada avec l’équipe du Québec, je venais de finir le secondaire et la question de la suite s’est posée. J’avais le passeport donc je suis allé en Algérie sans personne et les choses se sont débloquées avec la JSK. Ces 3 ans n’ont pas été faciles, mais c’est une expérience qui m’a beaucoup aidé à grandir. Dans un grand club en Algérie, il y a une pression constante. Il y a des supporters partout et ils sont extrêmement passionnés. La JSK, c’est une culture », explique-t-il.

Après 3 ans, il part pour le pays voisin, la Tunisie, afin d’engranger du temps de jeu. Il rejoint les rangs du CS Hammam-Lif, avant de rejoindre Valour, pour une pige de quelques mois, à l’été 2022. Une décision qui va changer sa destinée, car, au Manitoba, Mekideche montre l’étendue de son talent.

« En 4 ou 5 mois à Valour, ça a décollé. En CPL, j’ai trouvé une plateforme pour montrer mes qualités. Ça s’est très bien passé et Kansas City s’est présenté », explique-t-il.

Au sein du club de MLS, le joueur s’épanouit et évolue dans un environnement très professionnel.

Bien installé au sein de l’équipe de MLS Next Pro du Sporting Kansas City, il se montre malheureusement trop impatient à vouloir rejoindre les rangs de l’équipe première. À la fin de la saison, il refuse de s’engager pour une seconde saison en MLS Next Pro. Il a pourtant, selon lui, la promesse d’être considéré pour un contrat de MLS et d’obtenir une place de joueur étranger au sein de l’effectif. 

« La première année, on a parlé d’un contrat MLS, mais la situation des joueurs étrangers en MLS ne m’a pas aidé. Malheureusement, aucune place de joueur étranger ne s’est libérée pendant la saison, mais j’ai fait une très belle saison en MLS Next Pro, j’ai été en pleine forme, toujours à 100%. Kansas City voulait me garder, car j’avais été bon et sérieux. Le plan était de poursuivre encore en MLS Next Pro avec un contrat MLS en fin d’année, mais j’ai eu trop d’orgueil. J’aurais dû être patient et accepter le processus, mais c’est une expérience qui doit me servir maintenant », reconnaît Mekideche.

Il répond plutôt à l’appel l’US Monastir au début de l’année 2024, en 1e division de Tunisie. Une « erreur », car les promesses données en Tunisie n’ont pas été tenues de son point de vue. Libéré de son contrat 3 mois plus tard, il lui a fallu attendre le mois de septembre pour rebondir à Halifax.

Un rebond qui le satisfait grandement, d’autant qu’il a signé jusqu’à la fin de la saison 2025, avec une option pour 2026. Cette situation contractuelle lui permet d’envisager une stabilité.

Une fin de saison haletante à Halifax

À Halifax, Mekideche s’est vite fondu dans le décor.

3 matchs, 3 titularisations, 1 but, 1 présence en équipe de la semaine, 2 victoires et un nul; il est peu de dire que son intégration au sein de la défense des Wanderers de Halifax est une réussite.

« Il y a beaucoup de joueurs originaires de Montréal à Halifax, avec lesquels on se rencontre et on s’entraîne lors de la saison morte », explique le défenseur. « Le staff technique et les autres joueurs m’ont aussi très bien accueilli. Le coach m’a rapidement montré ce qu’il voulait et j’ai cette capacité de m’adapter très vite au système de jeu », explique-t-il.

Arrivé à Halifax après six mois sans club, le défenseur de 24 ans surprend par sa bonne condition physique et des repères toujours bien établis. Une intégration qu’il met au crédit de sa rigueur lors de sa période sans club, au cours de laquelle il n’a pas manqué de travailler.

« J’ai avec moi une équipe et un préparateur physique, Dhia Amara, qui travaille pour l’équipe olympique d’Arabie Saoudite et qui m’a transformé. Je me préparais chaque jour comme si j’étais en club. Ce travail m’a vraiment beaucoup servi pour enchaîner les matchs », explique le joueur.

À 4 journées de la fin de la saison régulière, Halifax pointe au 7e rang, à 3 points du Pacific FC, dernier qualifié pour les séries. Rien n’est perdu, mais Halifax n’a plus le droit à l’erreur après une saison complète passée en fond de classement.

« Il faut prendre chaque match au sérieux, le jouer pour gagner. Tout est possible et on y croit à 100% », assure-t-il. 

La fin de saison ne sera pas simple, puisque les Wanderers ne sont opposés qu’à un seul concurrent direct : le Vancouver FC. Pour le reste, ils vont à Ottawa, qui se bat pour le titre, ils vont à Calgary, qui vise le podium, et reçoivent York, qui est en excellente position pour valider son ticket pour les séries.

Une fin de saison en boulet de canon est attendue à Halifax. Un défi à la hauteur de son défenseur central, qui en a vu d’autres, mais qui aspire désormais au meilleur.