Après plusieurs mois de hauts, de bas, d’espoirs parfois déçus, Maël Henry a trouvé son point de chute idéal au Cavalry. Son club est en tête du championnat de la CPL et, à titre individuel, il enchaîne désormais les matchs et les bonnes performances.

Maël Henry est un jeune homme heureux. Heureux d’avoir l’opportunité de jouer, d’accumuler des minutes, d’ouvrir son compteur de statistiques. Depuis son arrivée au Cavalry le 29 juin dernier, le Montréalais a passé 389 minutes sur le terrain, avec 1 passe décisive et 1 but à la clé. 

Une forme de renaissance pour lui, après un passage difficile au Vancouver FC et un hiver agité. « Quand je suis arrivé à Calgary, ça m’a requinqué. J’ai eu un petit temps d’adaptation, d’autant que l’équipe était en pleine ascension, mais j’ai travaillé et j’ai gagné ma place », confirme l’intéressé.

Cette renaissance s’est faite après plusieurs mois de difficultés. À l’hiver dernier, Maël Henry quitte Montréal, son club formateur. 

Maël Henry veut passer professionnel, gravir les échelons, continuer sa progression. Il dispose de quelques propositions, en particulier du côté du Vancouver FC, en CPL, mais ce n’est pas tout. 

Le club français de Lorient lui propose un essai. « Lorient, c’est une superbe organisation, qui insiste sur l’intelligence de jeu, l’aspect technique et ça s’est très bien passé, explique le joueur de 19 ans. Je devais rester une semaine et ils m’ont finalement demandé de rester une semaine de plus. Je suis allé à Nantes avec la réserve, juste pour accompagner, m’acclimater. Ils m’ont proposé un contrat “stagiaire pro”, mais ça ne s’est pas fait. Sans rentrer dans les détails, il y a eu des soucis juridiques et administratifs, ça m’a donné un grand coup au moral. »

S’il répond finalement favorablement aux sirènes du Vancouver FC en février 2023, le jeune homme a dû mal à digérer ce transfert avorté et cette période pleine d’incertitudes.

Il atterrit aussi dans une équipe d’expansion, où tout est à construire, tout est à faire. La chimie ne prend pas. Il ne joue que 122 minutes, réparties sur 3 bouts de match, sur un total de 13 rencontres possibles.

Enfin à la bonne place

Le 29 juin 2023 marque un tournant dans la vie de l’attaquant.

Le Cavalry, déjà très bien placé au classement de la CPL, annonce l’arrivée de Maël Henry. L’ailier Miki Cantave fait le chemin inverse pour apporter son expérience au Vancouver FC. 

Le Cavalry, qui doit atteindre son quota de minutes jouées par des U21, voit dans le jeune québécois un joueur capable de répondre à ses attentes et aux exigences en termes de niveau de jeu. 

Dans le communiqué de son arrivée, le coach, Tommy Wheeldon Jr évoque « un jeune joueur à très haut potentiel », un « joueur créatif doté d’un bon sens du ballon et d’un sens du jeu intelligent », qui dispose d’un « haut plafond à développer. » 

Maël Henry, de son côté, découvre vite un environnement dans lequel il peut s’épanouir. 

« Le vestiaire à Calgary est beaucoup plus mature. Ce qui faisait la force de Vancouver, c’est que c’était une équipe d’expansion, que personne ne se connaissait et que tout le monde apprenait à se connaître en même temps, dans un vestiaire très jeune. Arriver ici, à Calgary et être le plus jeune, c’est différent. J’apprends auprès de ces joueurs qui ont une belle carrière, un palmarès. Les anciens comme Charlie Trafford ou Joe Mason me prennent un peu sous leurs ailes. Les infrastructures sont aussi vraiment incroyables, avec un staff très élargi. Je sens vraiment que je suis en train de progresser », dit-il.

Après une première apparition à la mi-juillet, Maël Henry s’installe dans l’équipe début août. 

Il alterne les titularisations et les entrées en jeu. Il a offert sa première passe décisive contre le Pacific FC, dans un match extrêmement important pour la tête du classement. Il vient par ailleurs d’ouvrir son compteur de but contre Halifax. Là aussi un important, puisque son équipe remporte ce match sur le fil, 2-1. 

Sportivement, il également développe sa palette.

« Je joue à des postes un peu différents de ceux auxquels j’étais habitué. À Montréal, je jouais plutôt en 8, mais ici, je suis un couteau suisse. J’apprends plusieurs positions, plusieurs facettes du football. Physiquement aussi j’évolue. On fait beaucoup de gym ici, des courses intermittentes », explique-t-il.

L’international U20 du Canada pourrait ouvrir son palmarès. Son équipe est leader du classement. 

« On est constants, on échappe très peu de points. Et il y a un feeling dans le vestiaire, on sent qu’on est très fort. C’est renforcé par la profondeur de l’effectif », explique le joueur.

« Ce ne sont que des finales, des matchs à 6 points, poursuit-il. On sent vraiment que cette année, il y a quelque chose de spécial dans le groupe, la possibilité d’aller chercher des trophées. On pousse tous dans la même direction. »

Un coach enthousiasmant

Maël Henry a aussi trouvé au Cavalry un coach qui lui correspond, Tommy Wheeldon Jr, qui est habitué à bien faire jouer ses équipes, à obtenir de bons résultats et à faire éclore les jeunes talents.

« J’ai l’impression d’être lancé, d’être respecté, qu’il y a un vrai projet derrière mon arrivée, affirme Maël Henry. Quand tu as un coach qui te fait confiance, tu as un devoir de rendre, de rendement sur le terrain. »

Au fil des années, le Cavalry a permis à de nombreux joueurs de trouver des points de chute en Europe ou en MLS. Le milieu de terrain Victor Loturi a rejoint la 1e division écossaise, à Ross County; Karifa Yao a signé au Whitecaps de Vancouver, Mo Farsi a rejoint le Crew de Columbus. Dernièrement, le jeune Goteh Ntignee s’est envolé pour Annecy, en France, en Ligue 2.

Autant d’exemples qui peuvent être des inspirations pour Maël Henry, heureux de savoir que « la CPL est capable de mettre en lumière des joueurs. »

« Être dans un club comme Calgary, un club avec un staff européen, beaucoup de contacts, c’est positif », conclut-il.

Une conclusion heureuse, qui ouvre des perspectives qui le sont tout autant, après avoir appris l’âpreté du monde du soccer.