MENU
Le président de la Concacaf Victor Montagliani compte voir la PLC poursuivre dans la même veine en 2021

To read this in English, click here.


Le monde du soccer vit des moments éprouvants, sur le terrain et en dehors.

La COVID-19 est venue bousculer bien des choses depuis un an, obligeant les ligues, les clubs et les organisations partout dans le monde à faire preuve de souplesse et de créativité dans leur façon de présenter leur produit sur le terrain. La Première Ligue canadienne n’y a pas échappé.

La saison 2020 devait se mettre en branle en avril, alors qu’on devait présenter un calendrier de 38 matchs et fêter le retour du soccer professionnel dans la capitale fédérale avec l’ajout de l’Atlético Ottawa. La pandémie a toutefois bousillé ces plans, et la ligue a dû élaborer une solution de rechange.

Pendant que les autres premières divisions dans le monde peinaient à composer avec cette nouvelle ère de la COVID – la Ligue 1 en France a notamment dû annuler le reste de sa saison 2019-2020 et a attribué le titre de champion au Paris Saint-Germain – la PLC a eu l’idée d’organiser le Championnat sur l’Île. Le tournoi disputé dans une bulle sanitaire sur l’Île-du-Prince-Édouard s’est avéré un grand succès, alors qu’il a permis d’assister à du football intéressant et au Forge FC de remporter l’Étoile du Nord pour une deuxième année de suite.

Le succès du Championnat sur l’Île, ainsi que la capacité de la PLC à surmonter d’importants défis et à organiser avec succès un projet d’une telle envergure, n’est pas passé inaperçu puisque le président de la Concacaf Victor Montagliani, une des figures les plus influentes du soccer mondial, en a pris bonne note.

Montagliani, un homme de 55 ans originaire de la Colombie-Britannique, a été fort impressionné par l’organisation du Championnat sur l’Île, surtout quand on tient compte du fait que des ligues mieux établies ailleurs dans le monde ont peiné à composer avec la pandémie.

« La deuxième saison (de la PLC), comme pour toutes les autres ligues dans le monde, a dû s’arrêter net l’an dernier. Mais ensuite, ce qui m’a impressionné, c’est à quel point les dirigeants de la ligue ont réagi rapidement pour concevoir ce projet de bulle à l’IPE et organiser le Championnat sur l’Île », a déclaré Montagliani à CanPL.ca.

« Plusieurs ligues dans le monde n’ont pas été en mesure de faire ça; des ligues qui existent depuis longtemps ont dû tout simplement annuler leur saison. La Ligue de France a tout simplement dit, ‘C’est fini’. J’ai trouvé ça impressionnant, et en plus le niveau des matchs a été plutôt bon au Championnat sur l’Île. »

Montagliani, qui est aussi un vice-président de la FIFA, a dit avoir hâte de voir ce que la PLC sera en mesure de faire en 2021, alors que la ligue et le reste du monde du sport continuent de composer avec la COVID-19.

« Nous sommes au bord d’une troisième saison et (la PLC) continue de bâtir sur ses acquis, alors c’est difficile de faire autrement que de donner à la ligue une note de ‘A’ après ses deux premières saisons », a affirmé Montagliani.

(CPL/Chant Photography)
(CPL/Chant Photography)

À titre de président de l’instance dirigeante du soccer en Amérique du Nord, Amérique Centrale et dans les Caraïbes, Montagliani a particulièrement remarqué le parcours historique du Forge FC l’an dernier dans la Ligue de la Concacaf, le deuxième tournoi de clubs en importance dans la région. Les champions de la PLC ont pas mal fait parler d’eux dans cette compétition continentale en battant le Club Deportivo Municipal Limeño du Salvador et Tauro FC du Panama, avant de s’incliner en quarts de finale devant la formation haïtienne du Arcahaie FC.

Qui plus est, en raison de la pandémie, il avait fallu procéder à une refonte de la Ligue de la Concacaf l’an dernier : les rondes éliminatoires aller-retour avaient cédé la place à des matchs sans lendemain. Le Forge s’est vu forcé de ne disputer que des matchs à l’étranger, sans jamais profiter de l’avantage de jouer à domicile.

Ce qui n’a guère ralenti la troupe de l’entraîneur Bobby Smyrniotis, qui est devenue la première équipe de la PLC à signer une victoire en terre étrangère – et elle a réussi le coup deux fois.

« C’est une belle histoire parce que nous savons tous que ce n’est pas facile d’aller chercher des résultats dans ces pays-là. Le fait aussi d’y arriver à titre de ‘troupe ambulante’ en raison de la COVID a ajouté à la beauté de l’histoire. Je peux vous dire que cela a eu des échos dans la région (de la Concacaf). J’ai eu tellement de commentaires de clubs dans les autres pays qui ont remarqué de quelle façon ce club canadien a su montrer son meilleur visage », a déclaré Montagliani.

« Je peux aussi vous dire que chez le Forge, on ne s’est pas plaint une seule fois. Je reçois beaucoup de plaintes dans le cadre de mon travail venant de différents clubs et différents pays, mais je n’ai jamais entendu un seul mot de leur part. Ils ont juste fait ce qu’ils avaient à faire, peu importe les circonstances. Ils ont eu une attitude très canadienne, bien honnêtement, et j’en suis très fier. »

En regardant vers l’avenir, Montagliani s’attend à voir la PLC continuer à jouer un rôle important pour contribué au développement du soccer au Canada, non seulement au niveau technique sur le terrain, mais aussi « au niveau administratif et des affaires » afin d’aider à nourrir ce qu’il appelle « l’industrie du soccer » au pays.

« Le but de la PLC, c’était d’offrir du football aux Canadiens sur le terrain et en dehors, en créant notre propre industrie. Nous n’avions pas notre propre industrie et les Canadiens, avec tout le respect que je dois aux différents intervenants, ne se retrouvaient pas exactement aux premières loges quand la MLS cherchait à embaucher, il faut le dire. Les entraîneurs canadiens, encore de nos jours, ont de la difficulté à obtenir un poste (dans la MLS). Donc, les administrateurs canadiens, les entraîneurs canadiens, les joueurs canadiens… Où était notre industrie? Voilà la raison d’être de la PLC », a avancé Montagliani.