Le Forge FC a lutté, a eu quelques belles opportunités, mais il a chuté assez logiquement face au CF Monterrey pour son entrée en Coupe des Champions de la Concacaf (0-2).
Il y avait sur la pelouse synthétique du Stade d’Hamilton une saveur toute canadienne : une température bien en dessous de 0, des joueurs mexicains emmitouflés dans leurs doudounes lors de la présentation des équipes quand leurs adversaires se présentaient avec un simple petit pull, et surtout une surface de jeu digne des patinoires qui fleurissent à travers le pays en cette période de l’année.
Pourtant, ce sont bien les hommes venus du pays où le soleil brille avec ferveur qui ont refroidi tout le monde.
La faute à deux buts – magnifiques – inscrits en début de deuxième période, permettant aux joueurs du CF Monterrey, entraînés par le célèbre Argentin Martin Demichelis, de prendre une très belle option pour la qualification (score final : 0-2).
Le premier est un bijou, agrémenté de gestes individuels de grande classe.
Les Rayados ont pris l’avantage sur un but qui doit beaucoup à son numéro 8 espagnol, Óliver Torres, qui est venu rappeler sur cette action que ses passages réussis au FC Porto et au FC Séville, n’avaient rien d’un hasard.
Le milieu de terrain s’est joué avec brio de Marko Jevremović, il est vrai assez fébrile pour sa première avec le Forge FC. Il a ensuite trouvé d’une passe incisive Roberto de la Rosa, dos au but, à l’entrée de la surface. L’avant-centre a alors immédiatement remis en retrait pour Nelson Deossa, dont la frappe enroulée est allée directement se loger dans la lucarne de Jassem Koleilat (0-1; 53e). Imparable.
Le deuxième but est un modèle de coup franc.
Certes, le coup franc était idéalement placé : plein axe, non loin des abords de la surface.
Il n’empêche que la frappe de Jordi Cortizo, entré en jeu peu avant, a été exceptionnelle et a envoyé Monterrey sur une voie royale (0-2; 66e).
L’équipe mexicaine ne s’en plaindra pas, car cette victoire n’a pas été si évidente pendant la première partie de la rencontre.
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Le Forge FC a montré de belles choses
Après une dizaine de minutes au cours desquelles les deux équipes ont appréhendé un terrain gelé, rendant les appuis extrêmement difficiles et provoquant de nombreuses glissades, le match est (enfin) parti sur une opposition tactique pour le moins intéressante.
Tout au long du premier acte, les deux équipes ont alterné des phases de possession et des phases de contre-attaque, rendant ainsi l’issue indécise.
Forge peut d’ailleurs nourrir des regrets, car il aurait pu rentrer aux vestiaires avec l’avantage au tableau d’affichage à l’issue d’une première période assez maîtrisée.
David Choinière, très actif sur son côté droit, a offert la première frappe cadrée du match, après avoir pris de vitesse la défense sur un excellent ballon de Tristan Borges dans la profondeur.
Dans un angle fermé, il a trouvé les gants du gardien mexicain Luis Cárdenas (12e), confirmant que le Forge FC avait un coup à jouer face à une équipe très perturbée dans les premières minutes par les conditions de jeu.
Intéressant dans le jeu malgré quelques déchets attribuables à la qualité de la surface, le Forge FC a plusieurs fois profité de la lenteur de la défense mexicaine pour la prendre de vitesse.
C’est d’ailleurs sur un jeu collectif rapide et un excellent mouvement initié par Rezart Rama que le Forge FC s’est procuré sa plus belle occasion. Lancé sur le côté droit, il a sollicité David Choinière aux abords de la surface, qui lui a remis immédiatement dans la profondeur. Le défenseur albanais a alors dévié le ballon de l’extérieur du pied en direction de Brian Wright, qui, aux 6 mètres, n’a pas pu conclure (30e).
Un tournant dans le match, d’autant que Monterrey commençait, par séquence, à se montrer dangereux autour des buts de Jassem Koleilat.
Peu avant l’énorme opportunité de Brian Wright, l’avant-centre Roberto de la Rosa avait déjà profité d’un ballon mal négocié par Dan Nimick pour filer vers l’entrée de la surface. Légèrement décalé sur la droite, il a envoyé une frappe croisée à ras de terre à quelques centimètres du but de Koleilat (27e).
À mesure que les minutes ont avancé, les Rayados ont confirmé cette emprise, s’approchant plus régulièrement des cages ontariennes.
Une reprise de volée un peu écrasée d’Alfonso Alvarado (35e), une tentative de la tête de Fidel Ambriz à la réception d’un corner (40), une tête très dangereuse de de la Rosa depuis le point de penalty qui a fini sa course à quelques centimètres du but (44e)…. Les dernières minutes de la première période ont annoncé la couleur pour la seconde période, fatale au Forge FC.
L’emprise mexicaine s’est accentuée au retour des vestiaires, avec de très longues phases de possession et plusieurs approches dangereuses dès l’entame.
Malgré les deux buts encaissés assez logiquement le Forge FC n’a pas abdiqué. Il a continué à tenter des coups, mais les Rayados avaient enfin apprivoisé l’environnement et montraient bien plus aisément leur supériorité.
Il n’empêche que le Forge FC aurait pu réduire la marque. Tristan Borges a d’abord sollicité le gardien mexicain sur une bonne frappe dans la surface, avant d’être à l’origine de la plus belle action des siens en fin de match.
Le milieu offensif a lancé côté droit Alessandro Hojabrpour. Ce dernier a envoyé un centre tendu que ni Maxim Filion, trop court, ni Alexander Achinioti-Jönsson, qui l’a envoyé bien au-dessus, n’ont su faire fructifier.
En cette soirée hivernale, le Forge FC a appris à ses dépens qu’il ne fallait pas gâcher certaines opportunités en Coupe des champions, particulièrement quand on affronte des équipes de la trempe du CF Monterrey, quintuple vainqueur du trophée.
Il n’y a cependant pas à rougir de cette performance. Le Forge FC a joué avec ses forces et a perdu sur des buts venus d’une autre dimension.
Il y a désormais un match retour qui arrive très rapidement. Ce sera le 11 février (diffusé sur OneSoccer). Et ce soir-là, les conditions climatiques seront toutes autres. Ce sera un tout autre match, en rêvant, pourquoi pas, d’un exploit. Le Forge FC n’a plus d’autre choix pour espérer voir le tour suivant.