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LE FORGE FC CHAMPION AU BOUT DU SUSPENS

Le Forge FC a remporté les séries éliminatoires de la CPL à l’issue d’un match de folie face au Cavalry (2-1). La finale, d’abord serrée et haletante, s’est complètement emballée au cours d’une prolongation où les buts spectaculaires se sont succédés. 


Le délire qui s’est emparé du Tim Hortons Field au coup de sifflet final a été à la hauteur de la tension qui a régné dans les tribunes et sur le terrain au fil de 120 minutes d’une finale qui a tenu toutes ses promesses.

À dix minutes du terme, Tristan Borges a fait complètement chavirer un public d’Hamilton qui n’en pouvait plus de retenir son souffle. L’attaquant de 25 ans a donné un avantage définitif à son équipe d’un magnifique corner direct, permettant ainsi au Forge FC de filer vers son 4e trophée de la CPL en 5 saisons (2-1; 111e).

Rien n’a été simple cependant pour les hommes de Smyrniotis, qui ont longuement subi les assauts du Cavalry. 

Ce sont d’ailleurs les Albertains qui ont ouvert le score, d’un but illustrant parfaitement le talent et l’abnégation qui a régné dans leurs rangs tout au long de la saison et de la finale.

Sur un travail acharné de Bevan, Daley a récupéré la balle dans la surface et il est parvenu, au milieu d’une forêt de joueurs du Forge FC, à glisser le ballon en retrait à Ali Musse. Le joueur d’origine somalienne, élu la veille du match « Joueur de l’année selon les joueurs de la ligue » a envoyé une frappe puissante, tendue et sans contrôle, dans le filet latéral opposé de Triston Henry (0-1; 101e).

Une frappe d’anthologie qui a offert un avantage mérité au Cavalry, plus entreprenant et de plus en plus dangereux au fil du match, mais qui a aussi réveillé l’orgueil du Forge FC.

Cinq minutes plus tard, dans les arrêts de jeu de la première période de prolongations, Beni Badibanga a sonné la révolte de son équipe et s’est lui aussi offert un but qui restera dans les mémoires, tant par son importance que par sa beauté. 

Sur un corner de Bekker, le joueur arrivé en cours de saison a récupéré le ballon à l’angle de la surface de réparation, avant de l’envoyer dans la lucarne opposée de Carducci (1-1; 105+2). Une œuvre magistrale qui a permis à son équipe de recoller au score et qui a ouvert la voie au but de Borges et à une victoire qui n’avait rien d’évident pendant une longue partie de la rencontre.

David Chant / Canadian Premier League

Triston Henry déterminant

On s’y attendait, le match a d’abord été pauvre en occasions. Les deux meilleures équipes de la saison ont, dans leur histoire, toujours eu un mal fou à se départager. Sur les 25 rencontres qu’ils ont disputées l’une contre l’autre, 23 se sont conclues soit par un seul but d’écart, soit par un match nul. Cette 26e confrontation vient donc s’ajouter à cette liste et on s’est longuement demandé comment les attaquants allaient parvenir à faire sauter le verrou des défenses.

Certes, les équipes ont beaucoup tenté (17 tirs pour Forge, 21 pour le Cavalry), mais ces tentatives ont été souvent lointaines, peu dangereuses et non cadrées (seulement 5 tirs cadrés pour le Cavalry, 4 pour le Forge FC en fin de rencontre).

En première période, en dehors de quelques tentatives timides de Badibanga et de Musse (déjà!), il a fallu attendre les arrêts de jeu pour sentir le premier frisson. Sur une frappe lointaine de l’arrière latéral du Cavalry, Fraser Aird, Triston Henry a eu toutes les peines du monde à détourner le ballon en raison de rebond juste devant lui. 

Le portier, élu Gardien de l’année la veille, a cependant eu la main beaucoup plus ferme à un quart d’heure de la fin du temps réglementaire, en effectuant un arrêt réflexe aussi spectaculaire que primordial pour son équipe.

Sur un service d’Ali Musse, inarrêtable, William Akio au second poteau a remis de la tête aux 6 mètres à Jesse Daley, dont la reprise à bout portant a trouvé les gants de Triston Henry, auteur d’une envolée époustouflante.

Le Cavalry venait d’offrir aux spectateurs la plus grosse action du match, tout en laissant échapper une occasion en or de prendre l’avantage. Une occasion qu’il ne fallait pas manquer, face à une équipe qui a prouvé cette année qu’elle savait aussi gagner dans l’adversité.

Souvent mis en difficulté au cours de la saison, le Forge FC s’est réveillé au meilleur des moments, dans la période qui semble le plus l’exalter : celle des séries.

Le Forge FC n’a en effet gagné que 4 rencontres sur 14 à domicile durant la saison régulière, pour 7 nuls et 3 défaites. Il a fini la saison avec 13 points de retard sur le Cavalry et a longtemps dû lutter pour sa place de dauphin de la saison régulière.

Mais, une fois en série, il n’a plus fait de quartier. Il a d’abord battu le Cavalry, en Alberta, lors de la ronde précédente, avant de s’imposer en finale contre le même adversaire, malgré l’absence de son meilleur buteur, le Québécois Woobens Pacius, en raison d’une blessure.

Suffisant pour dire que, malgré certaines apparences, ce titre ne doit finalement rien au hasard. 

Le Forge FC est une machine à gagner, il est implacable, et il l’a encore prouvé.