Le Cavalry s’est incliné 2-0 à Mexico face à Pumas. Une défaite qui l’élimine de la Coupe des champions. Il y laissera néanmoins une très belle impression.
L’exploit était à portée de main, après un match aller victorieux et bien maîtrisé (2-1), mais le Cavalry n’a pas su conclure et voit son aventure continentale prendre fin, non sans quelques regrets.
Car en terre mexicaine, dans des conditions fort différentes de celles de Langford une semaine plus tôt, le Cavalry a fait un match courageux, voire longtemps héroïque.
Dès l’entame, le Cavalry a souffert, a beaucoup couru, n’a pas beaucoup vu le ballon et a dû s’accrocher pour survivre. Il a aussi dû jouer parfois contre nature, très bas et très regroupée.
La supériorité mexicaine a cependant été trop forte et les faits de jeu trop hostile au Cavalry, même si l’équipe, il faut le concéder, a commis quelques erreurs qui ne pardonnent pas face à un tel adversaire. À l’heure du bilan, il ne faudrait cependant pas négliger le fait qu’il y a longtemps eu dans cette équipe un supplément d’âme, une volonté de ne rien lâcher, de se surpasser.
Marco Carducci a été en quelque sorte l’incarnation de cet état d’esprit.
On jouait les arrêts de jeu de la première période quand le portier a sorti le grand jeu pour détourner un penalty d’Ignacio Pussetto.
Une prouesse salvatrice, largement saluée par ses partenaires, transcendés par ce sauvetage qui leur a permis de rentrer aux vestiaires avec un score nul et vierge. Mais le Cavalry avait perdu des forces dans la bataille. Car ce penalty n’était que la deuxième punition de l’action. Jay Herdman, l’auteur d’un tacle absolument pas maitrisé a vu rouge et il a laissé ses coéquipiers à 10 alors qu’il restait plus d’une mi-temps à jouer.
Plus d’une fois, l’ascenseur émotionnel s’est emparé des hommes de Tommy Wheeldon Jr. Au quart d’heure de jeu, l’arbitre a brandi une première fois un carton rouge, à l’attention de Charlie Trafford, l’un des buteurs du match aller. La sanction semblait lourde et elle n’a pas passé l’épreuve de la reprise vidéo. Le carton rouge s’est transformé en jaune, mais la poisse n’a malheureusement pas abonné Charlie Trafford qui, blessé, a dû céder sa place à Diego Gutierrez peu avant la mi-temps.
Une première mi-temps courageuse et un brin chanceuse aussi. En 45 minutes, Pumas a eu le ballon 77% du temps et a complété 258 passes quand les joueurs du Cavalry n’en ont réalisé que 84, lors de leur 23% de possession. Les Mexicains ont aussi tiré 14 fois au but (mais un seul cadré, le penalty), contre … 0 fois pour le Cavalry.
Une deuxième période fatidique
Dans de telles conditions, il était écrit que la seconde période serait encore plus difficile.
Elle l’a été et il n’a pas fallu bien longtemps pour s’en convaincre, d’autant que du côté de Pumas, l’entraîneur Gustavo Lema a opéré un changement important dès le retour des vestiaires.
Il a fait entrer son buteur Guillermo Martinez, en lieu et place de Santiago Lopez, et l’effet a été quasiment immédiat.
Moins de dix minutes plus tard, Martinez a fait sauter le verrou et a lancé les siens sur la voie du succès.
Sur un bon centre venu du côté gauche, Martinez a devancé et s’est élevé bien au-dessus de Callum Montgomery pour catapulter de la tête un puissant ballon au fond des filets de Carducci (1-0; 53e).
Ce coup de massue n’ a été que le premier, bientôt suivi d’un second 20 minutes plus tard.
Sur un ballon perdu assez maladroitement par Jesse Daley, Pablo Monroy a pu transmettre dans l’axe à Martinez. L’avant-centre, laissé libre par Eryk Kobza, qui a estimé qu’il était préférable de reculer plutôt que de l’attaquer, a armé une frappe puissante à ras de terre depuis les vingt mètres qui s’est logée le long du poteau gauche de Carducci (2-0, 73e).
L’espace de 20 minutes, Pumas avait non seulement refait son retard, mais aussi pris l’avantage. L’objectif pour les Mexicains a alors été de conserver le jeu blanc, synonyme pour eux de qualification.
Certes, entre les deux buts, le Cavalry a eu quelques maigres opportunités, à l’image de la frappe lointaine de Tobias Warschewski largement au-dessus (64e). Un centre du même Warschewski a aussi été difficilement repoussé par le gardien et a été suivi d’un second centre repris de la tête par Kobza au-dessus (68e).
Il demeurait cependant compliqué pour le Cavalry de mettre le pied sur le ballon et d’obtenir une chance.
Quand l’opportunité s’est présentée, il aurait fallu par ailleurs ne pas la manquer. Le scénario s’est malheureusement produit.
Dans les arrêts de jeu, sur un long ballon de Kobza, Ali Musse sur son côté droit a pris le dessus sur son vis-à-vis, mais, dans un angle trop ferme, a manqué son face à face avec le gardien (90+2). La dernière chance du Cavalry était passée et les espoirs d’arracher une prolongation se sont évanouis.
Le Cavalry est sorti de la Coupe des champions de la Concacaf avec les honneurs, mais c’est bien Pumas, triple vainqueur de l’épreuve et encore finaliste en 2022 contre les Sounders de Seattle, qui affrontera Alajuelense au tour suivant.