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La renaissance de Tomas Giraldo à Halifax

Après deux années de blessures, Tomas Giraldo a enfin pu entamer sa carrière professionnelle à Halifax. Auteur, tout comme son équipe, d’une saison satisfaisante, il veut concrétiser ces performances en validant une participation aux séries, avant de se montrer ambitieux lors de ce sprint. Mais sans pression et sans emballement.


Tomas Giraldo a participé à 17 matchs cette saison, totalisant 765 minutes de jeu. Un temps de jeu conséquent pour celui qui est devenu pro en juin 2020 avec l’Impact de Montréal (devenu le CF Montréal), mais dont la trajectoire a été stoppée par les blessures. « Ces deux années (2021 et 2022), j’ai passé plus de temps dans un gym que sur un terrain de foot », illustre Tomas Giraldo. 

« Le fait d’enchaîner des matchs, de m’entraîner tous les jours, de ne pas seulement être un nom sur un roster, mais de faire partie de l’équipe et apporter sur le terrain, oui, c’est une renaissance. Tout ce que j’ai pu faire cette année, c’est acquis, c’est gagné », se réjouit-il.

Ce temps de jeu, cette volonté de pleinement faire partie d’un groupe, c’est ce qu’il était venu chercher en signant aux Wanderers de Halifax pour un an, avec deux années en option.

En Nouvelle-Écosse, il a découvert une nouvelle équipe, mais aussi un environnement propice pour enfin lancer sa carrière. « On a un bon groupe, tout le monde s’entend bien et ça aide beaucoup à avoir du plaisir, explique le natif de Medellín, en Colombie. On est jeunes, on est tous sur la même longueur d’onde », poursuit-il.

Malgré une équipe très fortement renouvelée en 2023 et un nouveau staff, l’objectif d’Halifax de se qualifier pour les séries est à portée de main. Les Wanderers sont 4e au classement. Une victoire contre le Forge FC lors de la prochaine journée et le contrat sera rempli. En cas de défaite, il resterait un match contre Valour pour tenter de valider le ticket. 

De quoi ravir le joueur de 20 ans, qui ne compte pas en rester là. « On veut se qualifier, mais on ne s’en contentera pas. On a l’ambition d’aller le plus loin possible. C’était l’objectif cette saison, et c’est en train de se réaliser. C’est désormais à nous de prendre les choses en main pour cette fin de saison », dit-il. « Plutôt que de penser à eux, on va mettre le focus sur nous, bien se préparer et faire en sorte que le plan de match se passe bien. On compte aussi sur nos fans. On a fait de bonnes performances à domicile », rappelle-t-il.

Cette saison positive d’un point de vue collectif l’est également à titre personnel. 

Tomas Giraldo a eu l’occasion d’élargir sa palette. « À Montréal, se remémore-t-il, je jouais plus milieu défensif ou relayeur, mais ici, le coach me fait confiance un peu plus haut. Je peux même me retrouver deuxième attaquant. Cette polyvalence m’aide, comme ça aide le coach. » 

Il reconnaît avoir dû s’adapter. « Gérer les courses en profondeur, comprendre à quel moment les faire, quand décrocher, quand rester en position… c’est quelque-chose que j’ai appris à faire ici et que je ne faisais pas nécessairement à Montréal ou à l’académie », explique-t-il.

De la sagesse

Les épreuves endurées lui ont aussi permis d’aborder les choses avec plus de recul, plus simplement : « J’ai appris que, des fois, il y a des choses que tu ne contrôles pas et cela va mettre un obstacle sur ton chemin. Je me suis cassé deux fois un os dans le pied. La deuxième fois, ça m’a mis sous le choc, mais il n’y a rien à faire. Il n’était pas possible d’agir autrement pour l’éviter. Il fallait continuer à y croire, ne pas se décourager, accepter et aller de l’avant. Il ne faut pas oublier aussi que le foot ça va vite. Dans ma récupération, c’est quelque chose à laquelle j’ai pensé. La pire chose à faire aurait été d’abandonner, de faire n’importe quoi. Je voulais tout bien faire pour ne pas accumuler de retard. Ç’a été ma motivation », dit-il.

Aujourd’hui, Tomas Giraldo ne se projette pas plus loin que le prochain match. Il en a vu trop, malgré son jeune âge, pour tirer des plans sur la comète.

Il est néanmoins heureux de s’être constitué de beaux souvenirs cette saison et ainsi voir – enfin – autre chose que des blessures et de la convalescence quand il regarde dans le rétroviseur. 

« Mes deux buts sont de beaux moments, souligne-t-il. Pour les deux, je venais de rentrer. Le premier, contre Valour, c’est la seule fois où j’ai touché le ballon! C’était une grande joie, j’ai perdu la tête! Contre Ottawa, l’émotion a été différente à cause du déroulement du match. Je rentre, on même 2-1, Ottawa égalise, je marque quasiment sur l’engagement à la 92e alors que c’était un match à vraiment gagner pour le classement. J’étais placé juste au bon endroit, un but d’attaquant. Je ne savais même pas comment célébrer, je ne savais pas quoi faire! », s’amuse-t-il.

Avec les échéances à venir et une possible qualification pour les séries, la saison pourrait être encore meilleure. Et comme « tout va vite dans le football », des bonheurs encore plus grands pourraient être bientôt à portée de main. Mais il ne faut plus compter sur Tomas Giraldo pour s’emballer. Carpe diem. Tel serait désormais le crédo de ce jeune joueur, à qui l’avenir continue néanmoins d’appartenir.