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Lars Hirschfeld et la renaissance du soccer dans sa ville natale tandis que le FC Edmonton se prépare pour le périple de la PLC

 

Dans cette série, des joueurs de soccer canadiens célèbres racontent leurs expériences et le développement de leur jeu dans une ville qui accueille maintenant une nouvelle équipe au sein de la Première ligue canadienne.


Lars Hirschfeld savait que son rêve de devenir joueur professionnel de soccer ne se réaliserait pas facilement ou sans sacrifices. La communauté de soccer dans sa ville natale d’Edmonton n’était pas aussi bien développée dans les années 1980 qu’elle l’est aujourd’hui, soit avec le FC Edmonton qui s’apprête, en avril 2019, à entamer son aventure dans la Première ligue canadienne.

Pour l’ancien gardien de but de l’équipe nationale masculine canadienne, le fait de se perfectionner en tant que joueur à Edmonton comportait des défis uniques. Aujourd’hui, à 39 ans et tandis qu’il ne joue plus comme professionnel, M. Hirschfeld est de retour dans sa ville natale d’Edmonton et a pris le temps de discuter avec la PLC de ses débuts au soccer en Alberta, lorsqu’il jouait dans des entrepôts industriels « comme dans les films » — rien à voir avec le jeu professionnel qui a pris racine dans la ville aujourd’hui avec le FC Edmonton.

« C’était sombre et plein de fumée. Il y avait des bagarres tout le temps », dit M. Hirschfeld en parlant de son ancien terrain de soccer, lorsqu’on lui demande des détails sur son expérience des jeunes joueurs de soccer dans la ville. « Je ne peux pas vraiment donner de description, mais c’était le cœur et l’âme du soccer à l’époque. Nous étions quelques mordus de ce sport qui se réunissaient et jouaient dans cet entrepôt situé dans quartier est d’Edmonton. »

« C’était la vieille école. On n’aurait jamais (cette atmosphère) de nos jours », poursuit-il. « Fumer était autorisé et il y avait un bar. C’était assez rudimentaire par rapport aux installations que nous connaissons aujourd’hui et qui sont très, très raffinées. »

À l’époque, explique M. Hirschfeld, la seule option disponible pendant l’hiver était le soccer intérieur, mais cette option comportait un certain nombre d’obstacles, surtout pour un gardien de but. Le fait de passer d’un filet de 24 pi sur 8 pi à un filet de 8 pi sur 6 pi tous les ans représentait une transition difficile, et M. Hirschfeld dit que même si ce changement était « excellent pour travailler sur des aptitudes comme les réactions et les arrêts », il manquait « tant d’éléments du jeu à l’extérieur qu’il était difficile de se perfectionner » à plein temps.

« C’était un véritable inconvénient », déclare M. Hirschfeld.

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Lars Hirschfeld remet le ballon en jeu pendant un match amical international en janvier 2003. (Canada Soccer)

En rétrospective, M. Hirschfeld semblait impressionné par la nature surréaliste de sa carrière de jeune joueur lorsqu’il raconte ses expériences vécues à Edmonton et admet ne pas avoir suivi la voie traditionnelle pour atteindre les rangs de l’équipe nationale.

Après avoir été négligé par les chasseurs de talent de l’époque, M. Hirschfeld a préféré tenter de se tailler une place en Europe. Mais d’abord, il a dû fréquenter le collège, une promesse qu’il avait faite à son père, qui lui a offert en retour de payer son billet d’avion pour se rendre en Allemagne et participer à un essai.

M. Hirschfeld a étudié l’ingénierie de l’instrumentation au Northern Alberta Institute of Technology, tout en servant de « mannequin d’entraînement et de gardien de but auxiliaire » pour les Drillers d’Edmonton, un rôle qu’il décrit comme son travail à temps partiel. Il a pris contact avec l’entraîneur Thomas Niendorf, qui lui a ouvert une porte en Allemagne, ainsi qu’avec Kevin McKenna, future vedette de l’équipe nationale canadienne. Un essai de deux semaines avec le club Energie Cottbus pendant les vacances de décembre de sa dernière année collégiale s’est transformé en une offre de contrat que M. Hirschfeld a tout d’abord dû refuser.

« J’ai dû regarder les responsables en face et leur dire que je ne pouvais pas accepter », dit M. Hirschfeld. « Ils m’ont regardé avec incrédulité puisque je disais non à leur offre, mais ils ont aussi dit qu’ils comprenaient et postdaté le contrat pour qu’il commence à l’été quand le collège serait terminé. J’ai fini mon dernier semestre, puis j’ai signé. Mon père a été fidèle à sa parole. Il a payé pour mon billet, et c’était fait. »

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Lars Hirschfeld regarde le ballon rouler sans conséquence pendant un match de la Coupe d’or de 2003. (Canada Soccer)

Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire. M. Hirschfeld a ensuite joué pour un certain nombre de clubs prestigieux en Angleterre et en Norvège, dont Tottenham, Leicester City, Rosenborg, Valerenga et, plus récemment, KFUM-Kameratene Oslo. Il a aussi participé 48 fois au sein de l’équipe nationale senior du Canada.

Maintenant, M. Hirschfeld est de retour à Edmonton où, selon lui, le soccer a incroyablement évolué depuis le temps.

« Les enfants ont beaucoup plus que ce que nous avions à l’époque », raconte M. Hirschfeld. « Je ne sais pas s’ils s’en rendent compte, mais les installations sont bien meilleures que ce que nous avions. La mentalité a aussi changé au fil des ans. »

« La Première ligue canadienne est exactement ce dont nous avons besoin, soit un endroit où les joueurs canadiens peuvent se perfectionner et se mettre en valeur… et ce, avec l’appui du public », ajoute-t-il.


Le FC Edmonton, qui disputera ses premiers matchs en avril 2019, est fier membre de la Première ligue canadienne. Les dépôts peuvent se faire sur FCEdmonton.Club (en anglais). Les partisans seront en mesure de faire un dépôt de 50 $ pour se procurer leur place en ligne en vue de devenir membres fondateurs pour les billets d’abonnement.