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Guillaume Pianelli : Un talent qui se révèle à Winnipeg

À 25 ans, Guillaume Pianelli a déjà vécu plusieurs vies. Bien installé dans la défense de Valour et convaincant depuis le début de la saison, le Français vit sa première expérience professionnelle après un parcours jonché de péripéties. 


Nous sommes le 16 juin 2023, à la 39e minute du match entre Valour et le Forge FC. Guillaume Pianelli monte aux avant-postes sur un corner de Kian Williams, s’élève au-dessus de la mêlée et propulse une puissante tête dans le fond du filet de Triston Henry. Un but libérateur pour Valour, qui est à ce moment-là sur une séquence d’une défaite et trois matchs nuls en quatre rencontres. 

Un but particulier pour Pianelli, lui qui a été repêché un an plus tôt par le Forge FC, sans que le club de Hamilton ne puisse finalement lui offrir de contrat.

« J’ai été repêché puis je me suis préparé avec eux pour le match de Ligue des champions contre Cruz Azul. Ils étaient contents, mais, pour le championnat, ils avaient besoin de joueurs U21 pour respecter les règlements de la Ligue. Ils ont essayé de trouver une solution avec la ligue car ils avaient en plus beaucoup de joueurs blessés, mais ils n’ont pas réussi », explique Guillaume Pianelli.

Rester à quai contre son gré est une péripétie qui a longtemps accompagné le longiligne défenseur central. Espoir du club français du SC Bastia, il a 17 ans quand il intègre la réserve du club de Ligue 1. Il s’entraîne rapidement avec le groupe professionnel, qui compte dans ses rangs des joueurs très aguerris du Championnat de France comme François Modesto, Jean-Louis Leca ou Yannick Cahuzac. Malheureusement, sur le terrain comme en coulisses, le club corse est sujet à de très grosses turbulences et le club finit par faire faillite.

L’Université comme repli… et comme tremplin

Pianelli voit ses objectifs d’intégrer pleinement le monde professionnel dans son club formateur s’évaporer. Il se maintient en forme ici et là, tente d’intégrer le projet de relance du SC Bastia sans grand succès.

Il décide finalement de se lancer dans l’aventure de soccer universitaire en Amérique, du côté de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Bien lui en a pris : il est champion canadien quelques mois plus tard!

« Ç’a été un coup de foudre, la meilleure décision de ma vie. J’ai rencontré des personnes incroyables. C’était magnifique », s’enthousiasme-t-il. Si ses rêves de foot professionnel sont rangés au placard à ce moment-là, il prend néanmoins des responsabilités sur le terrain, il se mue en cadre malgré ses 20 ans. Il évolue aussi dans un environnement favorable. « Les infrastructures universitaires sont vraiment bonnes, le coach Shany Black et son staff aussi, on a fait de la vidéo, ça m’a fait progresser », explique-t-il.

Nommé sur l’équipe d’étoiles du tournoi en 2019, il collectionne à Trois-Rivières les distinctions individuelles : étoile de la conférence du Québec (RSEQ) en 2019, 2020 et 2021 et étoile U SPORTS et RSEQ en 2022. 

Parallèlement à son parcours universitaire, Guillaume Pianelli joue une partie de la saison en Première Ligue de Soccer du Québec (la PLSQ, aujourd’hui Ligue1 Québec), au Celtix du Haut-Richelieu. Il est coaché par David Sauvry, aujourd’hui entraîneur adjoint avec la réserve du LA Galaxy. 

Malgré le COVID-19 et la priorité donnée aux études, il continue d’être sérieux et se laisse tenter par la draft de la CPL. Non retenu la 1e année, il poursuit son chemin à l’université et en PLSQ, avec l’ambition cette fois de bel et bien retrouver le monde pro. Le rendez-vous avec Forge est manqué, mais ce n’est que partie remise : il signe à Valour en début de saison.

Valour, international et ambitieux

À Winnipeg, Guillaume Pianelli entame donc (enfin!) sa première expérience professionnelle. 

Son club, 5e au classement, réalise une saison intéressante. « Le club n’a jamais fait les play-offs, et c’est le premier objectif, explique Guillaume Pianelli. On n’a vraiment rien à envier aux autres et on doit faire partie des tops équipes. Ça avait bien commencé, mais on a eu beaucoup de blessés. On a fait beaucoup de matchs nuls, mais on n’a jamais douté de nous. On a gagné dernièrement contre Forge, on a perdu de peu contre Pacific, on a ensuite une nouvelle fois gagné à domicile, J’espère que c’est le début de l’envol. »

Pour s’envoler, Valour peut compter sur un groupe multiethnique et très soudé.

« À Winnipeg, il n’y a pas de bassin de joueurs, détaille le défenseur de 25 ans. On ne peut pas aller piocher des joueurs de 17-18 ans originaires des alentours. Le staff doit être inventif, travailler dur pour construire un effectif compétitif. Ils ont travaillé toute la saison morte pour étudier beaucoup de profils ». Il poursuit : « Oui, il y a les latinos, les francophones, les anciens, les plus jeunes, mais tout le monde est toujours ensemble. On s’est tous très bien entendus depuis le premier jour. »

En ajoutant « les bonnes conditions » d’entraînement, qui permettent « de bien travailler », le potentiel est bel et bien là pour faire une belle saison à Winnipeg. De quoi viser les séries et continuer de révéler des talents passés trop longtemps entre les mailles du filet.