Vainqueur de la saison régulière avec le Forge FC, Tristan Borges estime que cette victoire est celle de la culture d’un club tout orienté vers la performance. Il faut maintenant maintenir la dynamique pour les derniers matchs, afin de rentrer du bon pied dans les séries éliminatoires.
« Beaucoup de travail, de la constance et de la résilience » : voilà la clé du succès du Forge FC cette saison selon son attaquant, Tristan Borges.
« Cela a été une excellente année, au cours de laquelle on a su montrer beaucoup de constance, reconnaît-il. Nous avons été très bons à domicile, mais le fait de prendre des points à l’extérieur, à des moments importants, a été crucial pour nous », poursuit-il.
À deux journées de la fin de la saison régulière, le Forge FC a remporté le championnat en s’imposant 1-0 sur le terrain de Valour, à Winnipeg.
Malgré une suprématie qui semble totale depuis la création de la ligue en raison de 4 victoires lors des séries éliminatoires des 5 dernières saisons, ce n’est pourtant que la seconde fois de son histoire que Forge remporte la saison régulière.
Il ne s’agit donc pas de minimiser ce résultat, même s’il ne vient pas de nulle part.
Pour comprendre ce qui rend ce club si performant, « il faut revenir à la toute première saison en 2019 », explique Tristan Borges, car c’est à ce moment que « le fait de gagner des trophées a été fixé comme un standard du club. »
« L’identité au sein de ce club est de simplement gagner, quand tu vas sur le terrain, quand tu enfiles le maillot, depuis le jour 1 », relate-t-il.
La culture de la victoire
Cette nouvelle conquête du Forge FC vient récompenser un groupe qui a longuement occupé le haut du tableau, même lorsque l’Atlético Ottawa, en début de saison, a donné l’impression qu’il pouvait contester sa suprématie.
Au soir de la 12e journée, le Forge FC comptait 8 points de retard sur l’Atlético Ottawa, après avoir perdu un duel de haute volée face à ce coriace concurrent (4-3). Une défaite qu’il a fallu surmonter.
« Il serait facile de dire maintenant que l’on savait que l’on rebondirait. En vérité, sur le moment, il y avait de la frustration et même de la colère chez certains joueurs. Le fait est cependant que si tu joues dans cette ligue depuis quelques années – et nous avons plusieurs joueurs dans ce cas dans notre équipe – tu sais que le classement peut très vite changer dans un sens comme dans l’autre, même s’il ne te reste que quelques matchs à jouer. On a toujours à l’esprit qu’il ne faut jamais être trop haut ou trop bas au niveau de la confiance, mais avant tout de prendre les matchs les uns après les autres. C’est un des points sur lequel insiste le staff et le coach. Ça reste une preuve qui montre à quel point notre groupe est solide mentalement », dit-il.
Le point de bascule de cette saison s’est opéré à l’occasion… du Championnat canadien.
« Avec le recul, le premier match contre Montréal, à domicile, a été très important pour nous. Il a été une sorte d’étincelle pour le reste de notre saison. Nous connaissions notre qualité, mais il y a une différence entre la connaître et être capable de la mettre en œuvre. Être capables de jouer de la façon dont nous l’avons fait, cela nous a donné beaucoup de confiance et nous a fait prendre conscience que si nous parvenions à jouer constamment à ce niveau, nous irions à chaque fois prendre les 3 points. »
Qualifier pour la Coupe des champions de la Concacaf
Forge a maintenant la chance de devenir la première équipe de l’histoire de la CPL à remporter le doublé saison régulière/séries éliminatoires.
Au premier tour des séries, le Forge FC affrontera le deuxième du classement, le 27 octobre. D’ici là, il reste deux matchs de saison régulière, qui ne sont pas dénués d’intérêt pour la suite.
« Il s’agit de garder ce momentum, cet état d’esprit de conquête et de victoire, assure Tristan Borges. C’est très important pour aborder les séries. Une équipe peut être un peu plus loin dans le classement, mais arriver en séries avec une bonne dynamique et faire un long parcours grâce à cette confiance. Au contraire, ça peut être compliqué si tu es une équipe qualifiée depuis longtemps, qui a fait des résultats moyens dans les derniers temps et qui doit “switcher” en mode séries. Nous allons continuer de prendre les matchs un à la fois et de garder notre dynamique positive. La saison n’est pas terminée et nous savons ce dont nous avons besoin pour aborder les séries. »
La dynamique, justement, est particulièrement positive en cette fin de saison.
En dehors d’une sortie de route à Halifax à la mi-septembre, le club de Hamilton est en pleine bourre. Il n’a perdu qu’un match sur les dix derniers, pour un match nul et huit victoires.
Forge peut aussi compter sur groupe particulièrement homogène, avec une attaque de feu (45 buts marqués en 26 journées, meilleur total de la ligue) et une défense solide (28 buts encaissés; 2e meilleur total après 26 journées).
« Ce qui fait la force de Forge ces dernières années, c’est notre profondeur, c’est le nombre de joueurs qui savent quand c’est le moment d’être performants. Chacun est prêt à être performant quand son heure est venue », explique Tristan Borges.
Quelle que soit l’issue des séries, le Forge FC sera l’un des trois représentants du Canada lors de la Coupe des champions de la Concacaf 2025, en compagnie des Whitecaps de Vancouver, vainqueurs du Championnat canadien, et d’une autre équipe de CPL.
Une satisfaction, bien sûr, pour Borges, tout sourire d’évoquer cette perspective.
« C’est la 3e année où nous prenons part à cette compétition », souligne l’attaquant. « Tu peux avoir un mix d’émotions, entre le fait de jouer une très grosse équipe et celui d’aller le plus loin possible. On a bien joué contre Cruz Azul la première année et Chivas cette année et c’est évidemment formidable de jouer une telle compétition, avec beaucoup de très belles équipes. Quelle que soit l’équipe contre laquelle nous allons jouer, ce sera fantastique. Bien sûr que tout le monde espère tirer l’Inter Miami et jouer contre des joueurs comme Leo Messi, c’est évident, mais cela reste cependant spécial de faire partie de cette compétition, la plus importante dans cette partie du monde. Quand le temps sera venu, nous verrons contre qui nous jouerons!”, s’amuse-t-il.
Nul doute qu’à ce moment-là, la culture de la gagne reprendra le dessus sur le plaisir de faire partie de la compétition et que le Forge FC aura la volonté, une fois de plus, d’inscrire son nom dans les livres d’histoire.