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Béni Badibanga : « L’objectif du Forge FC cette année? Tout gagner ! »

Buteur, passeur et fin technicien, Béni Badibanga fait forte impression depuis son arrivée au Forge FC. Encore une fois décisif lors de l’ouverture du championnat de la CPL, l’ailier belge est ambitieux pour lui et son équipe, dans laquelle il entend jouer pleinement son rôle. À sa façon.


Béni Badibanga n’est pas, de prime abord, un homme bavard. S’il reconnaît s’être assoupli et ouvert au fil des années, la parole n’est pas son outil de prédilection pour faire valoir ses qualités et laisser entrevoir sa personnalité. Il est plus à l’aise sur le terrain. Arrivé au Forge FC le 27 juillet 2023 « pour faire la différence, faire gagner des points et mieux faire jouer [ses] coéquipiers », il a rapidement pris sa mission à bras le corps. 

12 matchs, 2 passes décisives et 3 buts, dont le dernier, magnifique, en finale de la CPL 2023, Béni Badibanga a réussi ses premiers mois et il a rempli le seul objectif qui compte à ses yeux : gagner.

Dès l’ouverture du championnat 2024, Béni Badibanga a repris ses activités là où il les avait laissées. 

Comme lors de la finale victorieuse de 2023 face au Cavalry, l’ailier belgo-congolais a une nouvelle fois trompé la vigilance de la défense albertaine. Il a signé le but de la victoire. Un but et une prestation qui lui ont valu d’être nommé dans l’équipe type de la semaine en CPL. 

Le résultat et la prestation lui ont plu. « On a répondu présents dans les duels et dans la mentalité, on a été impeccables. On n’a pas calculé nos efforts. On a su être patients, gérer ça comme une bonne équipe, comme des champions, tout simplement », explique-t-il. Gagner, une obsession. Encore, toujours et le plus possible.

Cette année, comme l’an dernier, Béni Badibanga veut gagner le championnat de la CPL. Il veut aussi remporter le Championnat canadien. « Je n’ai jamais rien fait dans ma vie pour perdre. Quand je suis dans une équipe, je veux toujours m’assurer que tout le monde est là pour tout gagner », répète-t-il.

Il est bien tombé au Forge FC, une équipe qui a remporté 4 des 5 derniers championnats. Il a pu constater lors de la préparation hivernale que ses valeurs rejoignaient celles de son club. 

Alors que le championnat ne reprend ses droits que le 13 avril, le Forge FC est appelé à s’aligner en Coupe des champions de la Concacaf le 7 et 13 février, contre les Mexicains de Chivas. Ce n’est pas une préparation d’avant-saison qu’il faut réaliser, mais deux, avec une longue coupure entre ces matchs intenses. 

« Nous avions un break [entre la fin de la Concacaf et le début du championnat] et chacun s’entrainait de son côté. Mais on est une équipe de bosseurs, tout le monde est volontaire pour travailler. Le programme a été respecté – même plus – et on est tous arrivés au niveau. C’est ce que j’aime dans cette équipe. Si tu es fainéant, ta fainéantise va partir », explique-t-il.

HAMILTON, ONTARIO, CANADA/ Canadian Premier League/Oct.7th, 2023/ Jojo Yanjiao Qian/Forge FC

Le travail au centre de l’éducation

Dans cette équipe travailleuse, Béni Badibanga se sent dans son élément. Il « aime faire les choses correctement. » Pourquoi? Car il est issu d’une famille où on ne fait pas les choses à moitié. 

Son père, Samy, a été premier ministre de la République Démocratique du Congo. Son frère, Élie, se passionne pour l’écriture et a fait paraître son premier ouvrage à seulement 15 ans, détaille-t-il. Son cousin, Ziguy, est joueur de soccer professionnel au Tchornomorets Odessa, en 1e division ukrainienne, après avoir défendu les couleurs d’Anderlecht ou du Sheriff Tiraspol, tandis qu’un autre de ses cousins, Luis Pedro Cavanda, a porté, entre autres, les maillots de la Lazio de Rome et de Galatasaray. 

Pour Béni Badibanga, cette réussite est le résultat de l’éducation à l’œuvre dans la sphère familiale, qu’il illustre d’une anecdote. 

« Je suis allé voir This is it au cinéma, le film sur Michaël Jackson, avec mon père. Il m’a demandé à la fin du film ce que j’avais retenu. Je lui ai dit “Ouais, ok, il était fort, hein!”, explique-t-il dans un grand éclat de rire. Mais mon père m’a répondu : “ qu’est-ce que tu racontes! Regarde le travail! Tu t’es rendu compte qu’il était fort, mais tu as pu voir à quel point il a travaillé. Si lui travaille, qui es-tu, toi, pour ne pas travailler? » Voilà. C’est une anecdote, mais c’est cette éducation que j’ai reçue ».

Avec son parcours et son éducation, il incarne aujourd’hui, à 28 ans, un rôle de guide pour les jeunes pousses du Forge FC. 

Il le reconnaît, il n’est « pas parfait. » Il veut néanmoins essayer « d’être exemplaire », car « les jeunes [le] regardent. » 

« Je me comporte avec les jeunes comme j’aurais aimé qu’on se comporte avec moi à leur âge », dit-il.  « Le but que je marque contre le Cavalry en est l’exemple, poursuit-il. Le premier conseil qu’on m’a donné quand je suis monté avec les pros, c’est de bouger une fois que j’ai donné la balle. Quand tu es dans les catégories de jeunes, tu peux être assez doué pour recevoir la balle sur place et faire la différence, mais chez les adultes, ce n’est plus suffisant. Ce sont des choses que j’essaye d’expliquer au plus jeunes. »

Il veut aussi « être un leader par l’exemple. » 

« Parler c’est bien, mais ce n’est pas forcément ce qui va faire que les gens vont te suivre ou t’écouter. Ce sont les actes qui te rendent légitime », estime-t-il. 

Il a su jusqu’à présent joindre la parole aux actes. Ou plutôt, il a fait parler les actes. Fidèle à sa manière d’être.


Le mannequinat comme activité parallèle

Outre le soccer, Béni Badibanga a développé une véritable passion pour la mode. Il en a même fait une partie de ses activités professionnelles, en s’immisçant dans le milieu du mannequinat. 

Il en partage d’ailleurs certains aspects sur Instagram, où il cumule 91 000 abonnés. 

« À la base, ce n’est pas un travail, explique-t-il. Mon entourage n’aimait pas qu’on me perçoive d’une façon différente de ce que je suis, qu’on me faisait passer pour un mauvais garçon. Je suis un gentil garçon! On me voyait dans les salles de boxe et ça entretenait ce côté « bad boy », alors que la boxe est un sport qui permet de te dépasser, même au niveau du cardio ou intellectuellement. J’ai aussi eu quelques mésaventures avec des journalistes, qui avaient coupé certaines citations ou qui voulaient faire le buzz, donc je me suis fermé. Je déteste qu’on me fasse passer pour ce que je ne suis pas. J’avais un peu mis un drapeau rouge autour de la presse. Ça m’a desservi dans un premier temps, mais ça m’a amené à m’exprimer autrement. On m’a proposé de me faire poser et c’était l’occasion de me montrer d’une autre manière que sous le prisme du foot. J’ai aussi toujours aimé m’habiller. Les vêtements sont une façon de s’exprimer sans avoir à parler », détaille-t-il au sujet de cette activité.

 

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