Évoluer pour son équipe locale est un rêve pour bon nombre de footballeurs, et c’est exactement celui que vit le natif de Calgary, Dominick Zator.
Le joueur de 24 ans a beau être de nature réservée, il n’est pas du tout timide lorsque vient le temps de s’étendre sur l’incroyable saison que connaît le Cavalry FC.
« Tout se déroule de manière phénoménale jusqu’ici », explique le défenseur. « Nous avons remporté la saison printanière et nous nous sommes rendus en demi-finale de Championnat Canadien. Ce sont des bases positives importantes sur lesquelles construire et nous faisons encore très bien en saison automnale. »
« Personnellement, les choses se passent très bien, j’ai marqué quelques buts. Je suis toujours heureux de pouvoir aider l’équipe. »
Et « aider l’équipe » c’est exactement ce qu’a fait Zator cette saison, inscrivant notamment trois des buts les plus iconiques de la jeune histoire du club : le but gagnant du match inaugural contre York9 FC, lors d’une pittoresque journée enneigée à Spruce Meadows, le tout premier but de l’équipe en Championnat Canadien lors de l’ouverture du tournoi, puis, fort possiblement le plus mémorable des trois, le but de la victoire à la 72e minute du match retour de quart de finale, au BC Place, encore en Coupe de Voyageurs.
« Ce premier but, lors du premier match, avec toute ma famille et tous mes amis proches dans les tribunes, pour débuter la saison sur une victoire, c’était un moment incroyable. Un moment insurpassable », explique Zator en se remémorant ce 4 mai, au ATCO Field. « Le but contre les Whitecaps, c’était la cerise sur le sundae. C’était quelque-chose de vraiment spécial. J’étais dans l’équipe USL des Whitecaps, ce fut une belle expérience, mais de revenir et jouer contre la première équipe, au B.C. Place, avec cette ambiance, et d’avoir aidé mon équipe à passer en demi-finale, c’était énorme. »
Il admet que les souvenirs de cette soirée à Vancouver son épars, mais il se rappelle très bien de la célébration avec les supporters du Cavalry qui avaient fait le déplacement en Colombie Britannique pour ce duel historique.
« Quand j’ai vu le ballon pénétrer dans le but, mon cerveau s’est comme déconnecté », raconte-t-il en riant. « J’étais euphorique, mais je savais que je devais courir en direction des supporters qui avaient fait un si long chemin pour nous encourager. C’était très spécial. »
En regardant chacun de ces trois buts, on pourrait facilement leur mettre l’étiquette de « Spécial Zator », car il s’agissait à chaque fois d’une tête sur ballon arrêté, alors que le natif de Calgary a mis son gabarit de 6’2”à contribution, pour envoyer le ballon dans le fond du filet.
« Quand j’étais plus jeune, j’ai joué à différentes positions. J’étais surtout un ailier ou un milieu central. Ensuite j’ai joué comme latéral. J’inscrivais donc plus de buts dans le cours du jeu. Quand je suis devenu défenseur central, les chances se sont faites plus rares, à part sur les phases arrêtées. C’est là que j’ai ma chance de marquer des buts. »
« Marqueur de buts mémorables » n’est qu’une des multiples rôles que campe Zator à Calgary, lui qui mène son équipe au chapitre des minutes de jeu en CPL, en plus d’avoir disputé chacune des minutes du long parcours du Cavalry en Championnat Canadien. Il donne une importance particulière à sa routine stricte afin d’être frais et prêt pour chaque match.
« Il faut être capable de prendre soin de soi, explique-t-il, Chaque rencontre que je dispute, j’ai l’état d’esprit pour y aller à 110%. Même si mon corps ressent un peu de douleur, je suis capable d’en faire abstraction. Je ne pense qu’au match. »
Il donne également beaucoup de crédit à ses coéquipiers pour sa régularité, particulièrement à ses compagnons en défense, Mason Trafford et Jonathan Wheeldon.
« Ce sont les plus vieux de l’équipe, alors ils ont l’expérience. J’ai beaucoup appris d’eux. Quand ils jouent, ils sont tellement engagés sur chaque tacle. Ils sont si calmes en possession du ballon. Ce sont deux excellents exemples pour amener mon jeu à un niveau similaire, pour être aussi calme en possession et travailler aussi fort qu’eux défensivement. Je crois que les choses vont bien, puisque nous avons obtenu beaucoup de blanchissages. »
Une facette que Zator espère polir dans un proche avenir est son rôle de leader. Il a déjà porté le brassard de capitaine et espère absorber tout ce qu’il peut des vétérans autour de lui.
« Nik [Ledgerwood] est un excellent modèle, il dit ce qu’il pense. C’est très agréable de le côtoyer, car si tu ne donnes pas ton meilleur à l’entraînement, il est celui qui va te donner la motivation pour continuer de travailler, ou, si les choses ne vont pas bien, il sera là pour t’aider. Il est dans le sport depuis de nombreuses années et a accumulé une très bonne expérience qu’il essaie de nous transmettre. »
Alors que le gardien Marco Carducci a récemment marqué l’histoire de la Première Ligue Canadienne, devenant le tout premier joueur du circuit à être sélectionné en équipe nationale canadienne, plusieurs observateurs voient en Zator un candidat de choix pour être le prochain à recevoir cet appel. Bien qu’il soit flatté par cette reconnaissance, il prend le tout « un match à la fois ».
« Il y a tant de joueurs dans notre équipe qui ont très bien fait, assure-t-il. Je sens que beaucoup de nos joueurs mériteraient d’être sélectionnés. »
« En ce qui me concerne, j’ai lu quelques-uns de ces commentaires, et c’est agréable de savoir que des gens croient que je mérite ma chance d’y être. Je ne peux que me focaliser sur ce que je dois faire pour aider mon équipe. Si un jour je reçois cet appel, je le prendrai comme une grande chance et je serai honoré de jouer. Un pas à la fois. »