À seulement 16 ans, Sergei Kozlovskiy a fait ses débuts professionnels au sein de l’Atlético Ottawa. Une titularisation rapide, mais qui correspond à ce qu’il est venu chercher à Ottawa : de l’expérience professionnelle, un niveau compétitif, dans un championnat qui offre une plateforme pour les talents jeunes, ambitieux et travailleurs.
Numéro 84 sur le dos, positionné à gauche d’une défense à trois, Sergei Kozlovskiy s’est installé pour la 1e fois dans le XI titulaire de l’Atlético Ottawa face au Vancouver FC. Un après-midi en tout point réussi puisque son équipe l’a largement emporté 4-1.
Cette première titularisation lui a permis de se familiariser encore un peu plus avec sa nouvelle réalité, dans un contexte où il a été mis dans les meilleures conditions. « J’ai su que j’allais commencer avant d’aller à Vancouver. Ç’a m’a aidé, car j’ai eu deux ou trois jours pour me préparer mentalement et la nervosité est partie dès la première touche de balle », dit-il.
Au sein de la défense de l’Atlético Ottawa, Kozlovskiy est bien entouré. Il peut compter sur plusieurs vétérans pour l’épauler dans ses premiers pas professionnels, mais aussi sur Noah Abatneh qui, à seulement 20 ans, compte déjà une quarantaine de matchs de CPL, après une formation passée en partie à la Lazio de Rome. « Je suis très proche de lui. Il est un peu plus expérimenté que moi et il a connu une bonne saison l’année dernière, donc il a des conseils à m’offrir », explique Kozlovskiy.
À 16 ans, le jeune international canadien capable de jouer comme arrière gauche ou comme défenseur central est arrivé à Ottawa en provenance de l’académie des jeunes du CF Montréal. Il y a joué pour les équipes U-15, U-17 et U-18 après s’être joint en 2022. Il a aussi été finaliste de la MLS Next Cup en 2023. Il a par ailleurs été l’un des 4 joueurs de l’académie à s’être entraîné avec l’académie des jeunes de Bologne en décembre 2024. Il avait donc tout du grand espoir dans le club.
Cependant, quand l’offre d’Ottawa est arrivée, il n’a pas hésité à quitter l’académie et le cocon familial pour lancer son parcours professionnel. « La PLC m’a proposé le chemin le plus rapide pour le monde professionnel », explique-t-il. « J’allais me développer beaucoup plus vite en PLC qu’à l’académie. Tout va plus vite, les joueurs sont plus forts physiquement, c’est un autre niveau », poursuit-il.
Malgré l’intérêt de plusieurs clubs de la PLC, Kozlovskiy a opté pour Ottawa de façon très naturelle et pour plusieurs raisons. D’abord, le fait que la distance avec sa famille soit relativement réduite a eu un impact. Il doit apprendre à vivre de façon autonome à un âge où beaucoup de jeunes ont bien d’autres centres d’intérêt que d’assurer une carrière professionnelle. Cette relative proximité avec la famille est donc de nature à faciliter les choses et la famille peut venir l’épauler assez facilement.
D’un point de vue sportif, cette arrivée à l’Atlético avait aussi un intérêt particulier. « Il y a un nouveau coach à Ottawa (Diego Mejía) qui a un modèle de jeu qui me convient bien et qui me plait. J’aime jouer au ballon et ne pas balancer devant. Ils m’ont aussi offert un chemin clair dans mon évolution et c’est en plus une très bonne équipe. Le choix a donc été facile », explique-t-il.

Des objectifs clairs et une tradition familiale
Son objectif, d’un point de vue personnel, est très clair pour cette saison. Il veut « se développer mentalement et physiquement », mais aussi « techniquement et tactiquement. »
Le défenseur gaucher s’est engagé jusqu’en 2027, en tant que “jeune talent exceptionnel”, une forme de contrat spécifique à la PLC, permettant une plus grande flexibilité au club dans la composition de leur effectif. Malgré ce statut particulier, il ne s’attendait pas à être lancé aussi vite dans le grand bain. Être titulaire dès le deuxième match « a été une surprise » pour lui. « Le coach m’a fait confiance et ça m’a apporté, en retour, beaucoup de confiance en moi. Savoir que les gens sont derrière moi m’a beaucoup aidé », dit-il.
En signant professionnel, le jeune Sergei poursuit aussi une tradition familiale. Il est en effet issu d’une famille de footballeurs puisque son grand-père, Sergey Pokidin, a longtemps joué pour le Shakhtar Donetsk. Avec le Shakhtar, Pokidin a notamment participé à l’ancienne compétition européenne, la Coupe des coupes, une compétition qui regroupait l’ensemble des vainqueurs des coupes nationales du Vieux-continent.
« J’ai une bonne relation avec lui. Même si je n’ai pas joué lors du premier match de la saison, il était là, il est venu. Il m’a toujours parlé de son expérience à Donetsk et c’est une aide pour moi. Je ne suis pas venu à Ottawa les yeux fermés, avec l’idée de me débrouiller et de voir ce qui allait se passer. J’avais une idée de ce que je voulais. Quand tu arrives au niveau professionnel, ce sont les détails qui font la différence et il porte ces détails à mon attention. Ça m’a déjà beaucoup aidé dans mon développement », explique-t-il.
Comme son grand-père, Sergeï rêve d’un jour de fouler les pelouses européennes, de jouer les plus grandes compétitions. Il semble s’être donné les moyens de sa réussite, patiemment, avec méthode et réflexion quant à son parcours. Face à Vancouver, il a réussi son baptême du feu. La suite est désormais entre ses pieds. Un joueur à suivre, assurément.