Battu 3-0 par le Toronto FC, le CS Saint-Laurent a néanmoins offert une prestation de très belle facture qui a conquis un public venu en grand nombre.
Au-delà du score, c’est un soir de fête qui s’est déroulé dans le délicieusement rétro Centre Claude-Robillard de Montréal, qui n’avait pas connu pareille exaltation pour un match de soccer depuis des lunes.
Dans les tribunes remplies de 6482 personnes, entièrement acquises à la cause des locaux – à l’exception du seul supporter du Toronto FC venu avec son drapeau et relégué dans un recoin du stade- l’ambiance a été à la hauteur de l’évènement.
Fumigènes, tambours et éclats de voix à la moindre intervention des joueurs du CS Saint-Laurent, ce n’était pas exactement la Bombonera, mais tout de même une ambiance des grands soirs, ceux dont les fans pourront dire dans quelques années “J’y étais”.
Sur le terrain, le CS Saint-Laurent a fait mieux que se défendre. L’équipe a surtout prouvé que sa victoire à Halifax n’avait rien d’un hasard.
Bien en place défensivement et extrêmement entreprenante offensivement, les joueurs de Saint-Laurent ont multiplié les tentatives et les corners lors de la première période.
Cela n’a pas empêché Toronto d’obtenir deux énormes occasions et de faire de Nathan Goulet un héros grâce à un sauvetage sur sa ligne, après une première parade de grande qualité de son gardien Maniatis (7e).
Une deuxième période fatidique pour Saint-Laurent
Face à cette opposition pour le moins coriace, l’entraîneur John Herdman a opéré un triple changement, mais le CS Saint-Laurent est revenu sur le terrain avec les mêmes intentions.
Les hommes de Nicholas Razzaghi ont cependant rapidement cédé, malgré leur volonté et, il faut le dire, leur talent individuel et collectif.
Matty Longstaff, sur une remise en retrait de Mailula, a envoyé une frappe puissante sur laquelle Maniatis n’a rien pu faire (1-0; 51e).
Moins de 10 minutes plus tard, le Toronto FC a doublé la mise par DeAndre Kerr (2-0; 59e) sur un but qui n’aurait sans doute pas dû être validé en raison… d’une main dans la surface torontoise au début de l’action.
Cette action litigieuse suivie du but, a provoqué la colère des tribunes et a signifié le début de la fin pour les joueurs québécois.
Federico Bernardeschi a en effet montré le vice, le coup d’œil et le coup de patte qu’on trouvait au niveau professionnel. L’ancien de la Juventus de Turin a inscrit le troisième but torontois sur un coup franc excentré, alors que la défense de Saint-Laurent avait la tête complètement ailleurs.
À 3-0, la messe était dite et le Toronto FC aurait même pu corser l’addition si la frappe de Toualy n’avait pas heurté le poteau.
Pour l’ensemble de son œuvre et pour le public nombreux et chaleureux, le CS Saint-Laurent aurait mérité de marquer. Il en a eu l’opportunité, en particulier par Mlah et Alphonse, mais n’a pas connu cette joie.
Il en a par contre largement procuré aux spectateurs, qui ont chaudement applaudi cette performance.
Herdman Impressionné
Satisfait du résultat de son équipe, l’entraîneur du Toronto FC, John Herdman s’est montré dithyrambique à l’endroit de son adversaire du jour, qualifiant sa performance de “remarquable”.
Il s’est montré impressionné par la foule, les “qualités individuelles et collectives” des joueurs de Saint-Laurent, mais aussi leur “combativité” à toute épreuve, notant qu’ils “n’avaient jamais abandonné”.
John Herdman s’attendait à “un match ouvert” et il s’est montré particulièrement heureux de ne pas avoir encaissé de but, malgré les occasions du CS Saint-Laurent. « Ils méritaient quelque chose de ce match. Ils méritaient un but ou deux »a-t-il notamment indiqué.
John Herdman est rejoint sur ce point par le coach de Saint-Laurent, Nicholas Razzaghi, convaincu que son équipe aurait « pu marquer un but, un match nul et même gagner ».
Il n’a pas dit son dernier mot.
À Toronto, il veut « aller gagner le match » et « trouver le moyen de combler le déficit de 3 buts. »
Très fier de ses hommes, Nicholas Razzaghi, n’a pas manqué de remercier les fans, la communauté ,les enfants » présents au stade Claude Robillard.
« On espère que ça ouvrira les portes au soccer québécois », a conclu le défenseur Nathan Goulet.
Il y a fort à parier que les spectateurs du soir aussi.