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Diyaeddine Abzi : l’année de l’éveil

En deux petites années, Diyaeddine Abzi est passé du AAA québécois, avec la Fédération Sportive Salaberry, du nord de Montréal, au semi-pro de la PLSQ, avec L’AS Blainville, à être l’un des latéraux les plus en vue de la Première Ligue Canadienne sous les couleurs du York9 FC.

Une ascension météorique pour le joueur qui vient à peine de souffler sa 21e bougie et qui revient sur une première saison professionnelle remplie de grands défis, mais également de très belles surprises. Sportives et humaines.

« C’était vraiment difficile l’adaptation. Je n’étais pas bilingue au début, je ne le suis pas encore d’ailleurs, mais ça avance bien! (rires) Vivre seul, sans famille. Rentrer à la maison, avoir à s’occuper de tout, en plus de la découverte du monde professionnel, où tu t’entraînes à tous les jours, où la routine est très stricte. C’est un changement de mode de vie complet, une année d’apprentissage à tous les niveaux, une année d’éveil! Dans l’ensemble ça s’est bien passé, je m’adapte bien et j’imagine que la deuxième année sera meilleure. »

Cette deuxième année est devenue une réalité ce mercredi pour le latéral gauche, alors que York9 a confirmé avoir prolongé son contrat pour la saison 2020, tout comme celui de son partenaire de droite, Morey Doner, avec qui il forme l’une des paires de fullbacks les plus explosives du circuit canadien. L’ontarien de 25 ans est d’ailleurs beaucoup plus qu’un simple coéquipier pour Abzi.

« C’est l’un des premiers gars que j’ai connus là-bas, avant même de signer. Nous étions restés en contact après mon essai on se donnait des nouvelles, puis, quand je suis revenu, nous sommes restés proches il m’a beaucoup aidé, sur le terrain, mais aussi en dehors du sport. C’est un très bon ami, une des belles découvertes cette année pour moi. »

Si Doner a épaulé Abzi dans l’apprivoisement de son nouvel environnement de vie, l’entraîneur des 9 Stripes, Jimmy Brennan, est quant à lui à l’origine de son succès sur le terrain. D’abord, en convertissant cet ailier droit, très technique, en latéral gauche – poste qu’il occupait alors qu’il était joueur –, puis en l’accompagnant de très près dans cette transition tout au long de la saison.

Une expérience qui s’est avérée un franc succès.

« Ça a été une révélation pour moi! Jamais je n’aurais cru pouvoir jouer à ce poste, mais j’ai vraiment aimé ça et j’aimerais bien continuer sur cette lancée, s’enthousiasme Abzi lorsqu’on lui demande s’il voudrait éventuellement retrouver sa liberté offensive. C’est un peu le poste où tu peux tout faire; tu attaques, tu défends, tu dribbles… un peu comme au Futsal! »

« Cette année ça a été un apprentissage constant. Je suis passé d’une position offensive à un poste défensif pour la première fois, j’ai donc dû apprendre le côté défensif, le positionnement et plein d’autres choses. Donc, je crois que si j’ai été capable de faire ça à ma première saison en tant que professionnel, et à un nouveau poste, la deuxième année pourrait être très positive aussi. »

Même s’il profite de la saison morte en famille, à Montréal, Abzi est gonflé à bloc pour la suite des choses et ses objectif sont plus clairs que jamais.

« Ce fut une année très positive, sur le terrain comme à l’extérieur! Je crois que j’ai fait une bonne saison, les gens autour de moi en parlent très positivement. J’ai envie de rester une autre année, peut-être deux et ensuite viser plus haut. »

Si la MLS est une ligue où il se verrait bien évoluer dans un proche avenir, Abzi ne veut surtout pas brûler d’étapes, même s’il sait que dans le football, les choses peuvent débouler très rapidement.

« Oui, j’ai bien fait cette année, mais il va falloir confirmer, prouver à tout le monde que ce n’était pas un coup de chance, que j’en ai les capacités et que j’ai mérité ma place », assure avec réalisme celui qui rêve également d’équipe nationale.

La CPL au Québec

Lorsqu’on évoque la possibilité de voir une équipe québécoise se joindre à la Première Ligue Canadienne au cours des prochaines années, Abzi s’emballe instantanément.

« Je crois que la CPL a besoin d’une équipe au Québec! J’ai joué un peu partout au Canada cette année et je crois qu’en termes de talent local, le Québec a une bonne longueur d’avance. Ce serait un gros pas en avant pour la ligue et ça donnerait une autre dimension à la rivalité Ontario-Québec. »

Selon le joueur de York9, tous les voyants sont au vert pout que la Belle Province intègre le circuit, plus tôt que tard.

« Pas mal tous les québécois de la ligue ont fait un belle saison. Plus récemment, Omar Kreim et Aboubacar Sissoko ont signé directement [des Carabins de l’Université de Montréal aux Wanderers d’Halifax]. Il y a quelque chose au Québec! On voit qu’il y a de quoi travailler, faut pas le négliger, la culture foot est forte ici. »